Comme le dit la presse américaine, "Make it or Break it"! Ca passe ou ça casse pour les candidats dans la course à l'investiture pour la présidentielle américaine qui connaissent leur premier "super mardi" de la campagne. Douze Etats vont se rendre aux urnes pour choisir leurs délégués pour l'élection américaine.
" Ce soir nous aurons donc une idée plus précise du candidat de chaque camp "
Et ce "Super Tuesday" rend fou les médias américains car, comme l'explique le politologue spécialiste des Etats-Unis, Yannick Mireur, invité d'Europe 1 mardi, "c'est un jour où vous avez un nombre considérable de délégués, plus de la moitié pour les démocrates et presque la moitié des délégués républicains, qui entrent en jeu. Donc cela donnera une dynamique et une impulsion très forte au candidat qui se placera en tête dans l'un des deux camps. Ce soir nous aurons donc une idée plus précise du candidat de chaque camp. Et nous saurons si Trump pourra être le candidat du parti républicain".
Trump n'est plus une blague. Car c'est justement ce point qui est l'un des enjeux cruciaux du "Super Tuesday". "Avoir Trump comme candidat n'est plus du tout une blague, même si cela en était une au départ. Depuis que Jeb Bush a jeté l'éponge, et comme c'était finalement le seul candidat sérieux, un peu comme Mitt Romney en 2008, cela place Donald Trump en tête de l'investiture du parti républicain. Et ce, même s'il n'appartient pas vraiment au parti puisque ce n'était pas un homme politique jusque là", affirme l'auteur du livre Le Monde d'Obama.
"Trump fait bouger les lignes". Une blague donc, qui n'en est plus du tout une puisqu'"une bonne partie de l'électorat américain soutient Donald Trump. Il réveille un certain intérêt pour la politique du fait de son charisme et de son message très singulier. Il fait bouger les lignes et incarne l'âme républicaine. Un peu comme Bush, il incarne l'esprit américain et sa façon de penser. Et, la classe moyenne américaine, en particulier dans les Etats des plaines et du Sud se tournent vers lui", détaille-t-il. Même si Donald Trump n'a pas vraiment de programme à l'heure actuelle, ce qui "ne lui porte pas vraiment préjudice car pour le moment, quoiqu'il dise, son électorat résiste" selon Yannick Mireur, la question qui reste en suspens est donc sa capacité à occuper le bureau ovale.
Asseoir la candidature Clinton. Du côté du camp démocrate aussi le "Super Tuesday" pourrait être déterminant. Yannick Mireur explique en effet que, "Hillary Clinton peut prendre aujourd'hui de l'avance sur Bernie Sanders car ce sont surtout des Etats du Sud qui sont en jeu et elle y a un ancrage assez solide. Beaucoup d'afro-américains de ces Etats la soutiennent". Le politologue prévoit donc un "Super Tuesday" qui devrait asseoir la candidature Clinton pour le parti démocrate.