Au moins 106 personnes ont été tuées mardi dans la Ghouta orientale par des bombardements des forces pro-gouvernementales syriennes, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Depuis dimanche soir, plus de 250 personnes ont été tuées dans ces nouveaux raids aériens. Il s'agit du plus lourd bilan, sur une période de 48 heures, depuis l'attaque chimique de 2013, qui avait fait des centaines de morts dans la population et les combattants de cette enclave assiégée, précise l'OSDH en précisant que pour la seule journée de mardi, on a dénombré 106 tués sous les bombes du régime de Bachar al Assad et de ses alliés.
L'ONU évoque une situation qui "échappe à tout contrôle". La France a dénoncé mardi une "grave violation du droit humanitaire" dans cette région proche de Damas et exhorté ses partenaires aux Nations unies à agir pour imposer une trêve humanitaire. L'ONU a réclamé lundi l'instauration d'un cessez-le-feu estimant que la situation "échappait à tout contrôle". Panos Moumtzis, coordinateur régional des Nations unies pour la crise syrienne, a condamné mardi le bombardement de cinq hôpitaux dans la Ghouta orientale. Trois d'entre eux sont désormais hors-service. Deux opèrent partiellement, a indiqué l'AFP. Les attaques intentionnelles contre des installations médicales peuvent être considérées comme des crimes de guerre, a-t-il dit.
L'Unicef indignée par le nombre d'enfants victimes dans les bombardements. À Genève, l'Unicef, le Fonds des Nations unies pour l'enfance, a publié mardi un "communiqué" vide pour exprimer son indignation devant le nombre d'enfants figurant parmi les victimes des bombardements. "Aucun mot ne pourra rendre justice aux enfants tués, à leurs mères, à leurs pères et à leurs proches", lit-on au début du communiqué publié par Geert Cappalaere, directeur régional de l'Unicef. Depuis le début de l'escalade, 54 enfants ont trouvé la mort selon l'OSDH.
"Crimes de guerre". À Bruxelles, le chef de l'opposition syrienne Nasser al Hariri a déclaré à l'Union européenne que l'intensification des attaques sur la Ghouta orientale constituaient un crime de guerre. Environ 400.000 personnes sont assiégées dans la Ghouta orientale, région vers laquelle l'acheminement d'aides humanitaires devient de plus en plus difficile. L'OSDH a fait état lundi d'un bilan de 94 morts, dont 18 enfants, dans les bombardements de dimanche et lundi.
La bataille de la Ghouta orientale "pourrait ressembler à la bataille d'Alep". Des groupes rebelles ont tiré mardi des obus de mortier sur des quartiers de Damas, faisant six morts et 28 blessés, a rapporté la télévision publique syrienne. Le ministère syrien des Affaires étrangères a accusé les insurgés d'utiliser les civils comme boucliers humains. Selon la défense civile syrienne, présente dans la Ghouta, l'aviation syrienne a pilonné entre autres villes Kafr Batna, Sakba, Hammouriyeh. "Les avions de chasse ne quittent pas le ciel", a déclaré Siraj Mahmoud, porte-parole de la défense civile locale, selon qui des écoles, des maisons et des établissements médicaux sont la cible des raids. Les secouristes ont trouvé plus de 100 cadavres "dans la seule journée" de lundi, a-t-il ajouté.
L'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a déclaré que la bataille en cours dans la Ghouta orientale pourrait ressembler à la sanglante bataille d'Alep, reprise par les forces de Damas à la fin 2016 après des années d'affrontements.