Les résultats d'autopsie menées en Turquie confirment que des armes chimiques ont été utilisées dans l'attaque contre un village syrien de la province d'Idleb qui a fait au moins 70 morts mardi, a annoncé jeudi le ministre turc de la Justice, Bekir Bozdag. Trente-deux personnes blessées dans l'attaque de mardi ont été transportées en Turquie dont trois sont mortes de leurs blessures.
Symptômes d'une attaque chimique. Les médecins ont relevé tous les symptômes d'une attaque chimique : pupilles dilatées, convulsions, mousse sortant de la bouche. Selon Bekir Bozdag, les trois corps ont été autopsiés à Adana avec la "participation" de médecins légistes turcs et de représentants de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Les examens, qui ont duré près de trois heures, selon Anadolu, ont été enregistrés par des caméras, et des échantillons ont été récoltés par les autorités turques et la délégation de l'OMS.
Bachar al-Assad montré du doigt. "Cet examen scientifique établit également qu'Assad a utilisé des armes chimiques", a ajouté le ministre turc, sans préciser sur quels éléments reposait cette accusation. La Turquie et d'autres pays, dont les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, ont désigné le régime du président Assad comme le responsable de cette attaque. Mercredi, le chef de l'Etat turc avait déjà accusé "Assad l'assassin" d'être responsable de cette attaque qui a suscité l'indignation dans de nombreux pays.
Le ton monte aux Etats-Unis. Le président américain Donald Trump a accusé mercredi le régime de Bachar al-Assad d'avoir dépassé une "ligne rouge" en menant une attaque chimique sur des civils et a annoncé que sa position sur la Syrie avait changé, ouvrant la possibilité d'une rupture avec Moscou.
Mais Moscou, qui soutient Damas, a affirmé mercredi que l'aviation syrienne avait bombardé un "entrepôt" des rebelles contenant des "substances toxiques". En explosant, ces dernières se seraient disséminées dans l'atmosphère.