Des forces prorégime sont entrées mardi dans l'enclave d'Afrine, région du nord-ouest de la Syrie où l'armée turque mène depuis un mois une offensive pour déloger une milice kurde, a indiquéune source locale.
"Les Forces populaires sont entrées dans le district d'Afrine", a affirmé Rojhad Rojava, un responsable de la Défense kurde au sein de l'administration locale. "Des centaines de combattants ont été déployés cet après-midi" dans la zone, a déclaré Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Objectif officiel de l'entrée dans Afrine : repousser l'offensive turque. La milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) a confirmé dans un communiqué mardi que le gouvernement syrien avait envoyé des "unités militaires" à Afrine et qu'elles seraient déployées le long de la frontière turque. Les forces prorégime devaient "prendre position à la frontière et participer à la défense de l'unité territoriale de la Syrie et de ses frontières", affirme le communique du YPG. L'agence officielle syrienne Sana avait indiqué lundi que des forces prorégime allaient "se joindre à la résistance contre l'agression turque". Mardi, elle a confirmé l'arrivée à Afrine des combattants des Forces populaires et fait état de bombardements turcs contre ces forces.
Ankara a prévenu qu'elle n'hésiterait pas à affronter les forces syriennes. Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu avait mis en garde lundi contre toute intervention des forces progouvernementales syriennes aux côtés des milices kurdes à Afrine, affirmant qu'elle n'empêcherait pas Ankara d'y poursuivre son offensive, débutée il y a un mois. "Les forces turques ont ciblé les positions des Forces populaires dès leur arrivée dans la région d'Afrine", a affirmé Sana.
Afrine la première zone kurde de Syrie à échapper au contrôle de Damas
En 2012, après le retrait des forces prorégime, Afrine était devenue la première zone kurde de Syrie à échapper au contrôle du pouvoir central. Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu avait mis en garde lundi contre toute intervention des forces progouvernementales syriennes aux côtés des milices kurdes à Afrine, affirmant qu'elle n'empêcherait pas Ankara d'y poursuivre son offensive.