Syrie : François Hollande lance un "ultimatum humanitaire" au côté des ONG

"Il y a urgence", selon le chef de l'État, qui recevait lundi à l'Élysée des organisations humanitaires présentes en Syrie.
François Hollande a lancé lundi un "ultimatum humanitaire" au régime syrien, au côté des ONG actives dans le pays, qu'il venait de recevoir à l'Élysée, alors que trois députés français , Cécile Duflot (EELV), Hervé Mariton (LR) et Patrick Menucci (PS), qui souhaitaient se rendre à Alep, sont bloqués à la frontière turque . "Il y a urgence", a souligné le chef de l'État. Cet ultimatum est "la volonté de ces organisations" et "la nôtre", a-t-il souligné, dénonçant la "responsabilité directe du régime syrien et de ses soutiens".
"Ceux qui s'opposent devront en répondre". "Si l'ultimatum n'est pas entendu, il y a des responsabilités qui devront être appelées", a ajouté le président. Ceux qui s'opposeront à l'aide humanitaire au profit des populations civiles seront "appelés à en répondre", leur "responsabilité" étant "engagée", a-t-il insisté. Après s'être entretenu en début d'après-midi avec le représentant de l'opposition syrienne, Riad Hijab, le chef de l'État a reçu Médecins sans frontières France (MSF), Médecins du monde France (MDM) et l'Union des organisations de secours et soins médicaux France (UOSSM).
"Permettre à 12.000 personnes d'être soignées". "Il s'agit de permettre à 120.000 personnes d'être alimentées, soignées", mais aussi leur "évacuation", a-t-il réaffirmé. "L'enjeu, c'est d'arrêter cette offensive (sur Alep), ces massacres et ces bombardements", a poursuivi le président de la République, assurant que "la France (qui) doit être en première ligne, le sera".
Présidente de MDM France, le Docteur Françoise Sivignon a précisé qu' "environ 700 blessés ne peuvent pas être évacués" d'Alep-Est et il ne reste qu'"entre 15 et 20 soignants" dans cette partie de la ville tombée ces dernières heures aux mains des forces du régime . "Nous sommes des soignants révoltés et c'est à ce titre que nous sommes venus voir le président de la République", a-t-elle lancé devant la presse, spécifiant que les ONG souhaitaient que l'ultimatum expire "avant Noël".
Le Professeur Raphaël Pitty, de l'UOSSM, en a appelé pour sa part à la mobilisation de "l'opinion publique internationale", mais aussi de ses "collègues russes", Moscou étant un soutien indéfectible, politique et militaire, du régime de Bachar al-Assad.
Les mots du pape. Le pape François a également adressé une lettre au président syrien Bachar al-Assad pour appeler une nouvelle fois à la fin des violences et à l'application du droit humanitaire international dans la protection des civils, a annoncé lundi le Vatican. Ce courrier a été transmis par l'intermédiaire du nonce apostolique (ambassadeur) Marco Zenari, venu à Rome en novembre à l'occasion du consistoire où il a été créé cardinal "en signe d'affection pour le peuple syrien bien-aimé, si durement affecté ces dernières années", a précisé le Vatican dans un communiqué. Dans la lettre, le pontife argentin "réitère son appel au président Bachar al-Assad et à la communauté internationale à la fin des violences, à une résolution pacifique des hostilités".