Syrie : frappes contre un aéroport militaire après une attaque chimique présumée

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avec AFP , modifié à
"Plusieurs missiles ont frappé l'aéroport de Tayfur", a rapporté l'agence officielle syrienne SANA lundi matin alors que la France et les États-Unis tiennent le régime syrien pour responsable d'une attaque chimique contre la population samedi.

Des missiles ont frappé tôt lundi un aéroport militaire syrien, faisant plusieurs morts, peu après l'engagement des présidents américain et français d'apporter une "réponse forte et commune" à une "attaque chimique" ayant fait des dizaines de morts dans une zone rebelle près de Damas.

Une frappe contre un aéroport. "Plusieurs missiles ont frappé l'aéroport de Tayfur", a rapporté l'agence officielle syrienne SANA, affirmant qu'"une attaque américaine est soupçonnée" avant de retirer toute référence aux États-Unis. Le Pentagone a aussitôt réagi en assurant que ses forces armées "ne mènent pas de frappes aériennes en Syrie". "Des morts et des blessés dans la frappe de missiles sur l'aéroport de Tayfur" (centre), a ajouté SANA, citant une source militaire.

Trump et Macron confirment l'emploi d'armes chimiques. Peu auparavant, l'Élysée, puis la Maison-Blanche, ont publié des communiqués faisant état d'un entretien téléphonique entre Donald Trump et Emmanuel Macron durant lequel, selon l'Élysée, ils ont "fermement condamné les attaques chimiques le 7 avril contre la population de Douma dans la Ghouta orientale". La présidence française n'a pas cité explicitement le gouvernement syrien.

Les deux présidents "ont échangé leurs informations et leurs analyses confirmant l'utilisation d'armes chimiques", a précisé la présidence française, balayant tout doute sur l'emploi d'armes chimiques, ce dont Paris a fait une "ligne rouge" devant déclencher des frappes de représailles.

Le régime de Damas tenu pour responsable. Emmanuel Macron et Donald Trump ont également "décidé de coordonner leurs actions et leurs initiatives au sein du Conseil de Sécurité des Nations unies" qui doit se réunir lundi à 17h30, a ajouté l'Élysée. De son côté, la Maison-Blanche a indiqué que les deux présidents entendent tenir le régime de Damas pour responsable "de ses violations continues des droits de l'homme".

"De nombreux morts, y compris des femmes et des enfants, dans une attaque CHIMIQUE insensée en Syrie", avait tweeté Donald Trump. Il a pointé du doigt la "responsabilité" de la Russie et de l'Iran, qualifiant Bachar al-Assad "d'animal". Paris a plusieurs fois menacé de frapper des objectifs militaires syriens en cas d'usage avéré d'armes chimiques contre des civils. Dans de telles circonstances, "nous frapperons", avait réaffirmé en février Emmanuel Macron

Regain de tension entre Washington et Moscou. Le régime syrien, défendu par ses deux alliés indéfectibles, la Russie et l'Iran, a démenti toute attaque chimique dans l'ultime poche rebelle dans la Ghouta orientale, que ses forces semblaient en passe de reprendre entièrement. Alors qu'un conseiller de Donald Trump a déclaré qu'une action militaire n'était pas à écarter, Moscou a mis en garde Washington contre une telle intervention "pour des prétextes fabriqués" et qui pourrait "mener aux plus lourdes conséquences". 

 

48 personnes mortes après une attaque de "gaz toxiques", selon l'OSDH. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui dispose d'un réseau de sources dans le pays, a indiqué ne pas être en mesure de confirmer une attaque chimique. Mais les Casques Blancs et l'ONG médicale Syrian American Medical Society (SAMS) ont affirmé dans un communiqué conjoint que 48 personnes avaient péri dans cette attaque aux "gaz toxiques". Ils ont également fait état de "plus de 500 cas, la plupart des femmes et des enfants", qui souffrent notamment de "difficultés respiratoires et dégagent "une odeur semblable à celle du chlore".

Une vidéo postée par les Casques blancs sur Twitter et présentée comme tournée après l'attaque chimique présumée montre un enchevêtrement de corps sans vie, dont ceux de femmes et d'enfants, allongés à même le sol, de la mousse blanche s'échappant de leur bouche.