Syrie : la chute d'Assad n'est pas une «défaite» pour la Russie, assure Poutine
Réfugié en Russie depuis la chute de son régime, Bachar al-Assad s'est fendu d'un communiqué lundi 16 décembre et a assuré "ne pas avoir fui de façon préméditée" la Syrie. Ce jeudi 19 décembre, c'est au tour du président Vladimir Poutine d'affirmer que la chute du régime n'est pas une "défaite."
La chute en Syrie de Bachar al-Assad, allié proche de Moscou, n'est pas une "défaite" pour la Russie, a assuré jeudi Vladimir Poutine, tout en estimant que l'armée russe, mobilisée en Syrie depuis 2015, y avait "atteint (son) objectif".
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"Nous avons atteint notre objectif"
"On essaie de présenter ce qui s'est passé en Syrie comme une défaite pour la Russie. Je vous assure que ce n'est pas le cas", a-t-il déclaré lors de sa grande conférence de presse annuelle. "Nous sommes venus en Syrie il y a dix ans pour éviter qu'une enclave terroriste y soit créée, comme en Afghanistan. Dans l'ensemble, nous avons atteint notre objectif", a-t-il affirmé, reconnaissant toutefois une situation "difficile".
Le déploiement de troupes russes en Syrie à partir de 2015 pour soutenir Bachar al-Assad avait signé le grand retour sur la scène internationale de la Russie, profitant de l'absence des Occidentaux. "La Russie est aujourd'hui dans l'état que nous souhaitions, elle est devenue plus forte", a dit Vladimir Poutine jeudi 19 décembre face aux journalistes, dans ce show télévisé regardé par des millions de Russes.
A l'issue d'une offensive de onze jours, la coalition rebelle dominée par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a renversé début décembre le pouvoir de Bachar al-Assad, qui s'est réfugié en Russie avec sa famille. Cette chute a constitué un revers sérieux et inattendu pour Moscou, qui était, avec l'Iran, le principal allié de l'ex-président syrien.
Le sort de la base navale de Tartous et de l'aérodrome militaire de Hmeimim - des infrastructures clés de la Russie pour maintenir son influence au Moyen-Orient, dans le bassin méditerranéen et jusqu'en Afrique -, est désormais en question. Vladimir Poutine a affirmé jeudi 19 décembre avoir "proposé à nos partenaires (...) d'utiliser la base aérienne de Hmeimim pour acheminer l'aide humanitaire".
"Cette proposition est acceptée avec compréhension. Il en va de même pour la base navale de Tartous", a-t-il affirmé, assurant que "l'écrasante majorité des pays de la région se dit intéressée par le maintien de nos bases militaires".
Le président russe a enfin ajouté que l'armée russe avait "sorti 4.000 combattants iraniens" de Syrie, à la demande de l'Iran, qui avait de son côté annoncé le 10 décembre le rapatriement d'un tel nombre de ses ressortissants, sans toutefois préciser que la Russie y avait contribué.