La coalition internationale contre le groupe djihadiste Etat islamique a ouvert une "enquête formelle" pour déterminer si ses frappes la semaine dernière près de Minbej, dans le nord de la Syrie, ont causé des victimes civiles, a annoncé mardi son porte-parole.
L'enquête "va prendre du temps". Le principal groupe d'opposition syrien avait appelé la coalition à suspendre ses bombardements après ces frappes, qui ont fait plusieurs dizaines de morts civils, selon des sources locales. Les responsables militaires de la coalition ont examiné "les informations internes et externes" à leur disposition, et ont conclu qu'il avait "assez" d'informations crédibles sur des victimes civiles pour ouvrir une enquête, a expliqué le colonel Chris Garver. Mais "cela va prendre un certain temps" avant que l'enquête n'aboutisse à des conclusions, a-t-il prévenu.
56 civils tués le 19 juillet... et combien en tout ? Le porte-parole n'a pu préciser dans l'immédiat à quelle date les bombardements en cause avaient eu lieu. Mais les plus meurtriers, selon les sources locales, sont survenu le mardi 19 juillet, tuant 56 personnes selon l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme, une ONG basée à Londres qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays. Après ce bombardement, Amnesty International avait exhorté la coalition à "redoubler d'effort pour empêcher la mort de civils et à enquêter sur de possibles violations du droit humanitaire international", expliquant qu'il s'agit "peut-être du bombardement le plus coûteux en vie de civils" par la coalition depuis le début en 2014 de ses opérations antidjihadistes en Syrie.
La coalition n'a reconnu officiellement pour l'instant que quelques dizaines de victimes civiles pour ses frappes en Irak et en Syrie, mais des ONG estiment qu'en réalité le bilan est bien supérieur. L'ONG Airwars basée à Londres estime ainsi que les quelque 14.000 bombardements de la coalition depuis août 2014 ont tué au moins 1.513 civils.