Amnesty International accuse le gouvernement de Bachar Al-Assad d’avoir pendu 13.000 personnes en cinq ans, dans une prison gouvernementale près de Damas. Le rapport de l’ONG publié mardi dénonce une "politique d’extermination".
"Rien n’a changé dans cette prison". "Nous avons de fortes craintes de penser que rien n’a changé dans cette prison horrible de Sadnaya", a déclaré sur Europe 1 Jean-François Dubost, responsable du programme "protection des populations" à Amnesty International. Cet abattoir humain "se poursuit à l’heure où nous parlons aujourd’hui", assure-t-il, évoquant un "crime contre l’humanité".
Entre 2011 et 2015, chaque semaine, des dizaines de prisonniers ont été exécutés dans cette prison. https://t.co/PyRJGjX8kG
— Amnesty France (@amnestyfrance) 7 février 2017
Les informations dont dispose l’ONG ainsi que les conclusions de son enquête ont d’ailleurs été transmises à la CPI, "en capacité de poursuivre de tels crimes", souligne Jean-François Dubost.
Ne pas passer sous silence "une telle politique d’extermination". "On ne peut pas imaginer que des pourparlers de paix, que l’avenir de la Syrie, se discutent alors qu’on aurait passé sous silence une telle politique d’extermination et de crimes contre l’humanité à grande échelle", a-t-il estimé, interrogé sur l’impact que pourrait avoir ce rapport alors que des négociations de paix sur la Syrie doivent se tenir dans deux semaines sous l’égide de l’ONU à Genève.