L'avenir de la Syrie s'écrira sans Bachar al-Assad, ont tonné les Etats-Unis jeudi, peu avant qu'un rapport de l'ONU accuse clairement le régime de Damas d'être responsable d'une attaque au gaz sarin, éclipsant l'annonce dans la journée d'un nouveau cycle de pourparlers. "Nous ne pensons pas qu'il y ait un avenir pour le régime Assad et la famille Assad". Le message de Rex Tillerson, le secrétaire d'Etat américain, avait rarement été aussi clair.
"Le règne de la famille Assad arrive à sa fin". "Je pense l'avoir dit à plusieurs occasions. Le règne de la famille Assad arrive à sa fin, la seule question qui reste est de savoir comment cela sera provoqué", a-t-il ajouté. Le chef de la diplomatie américaine s'est exprimé quelques heures avant les révélations tant attendues d'un rapport des experts de l'ONU et de l'OIAC (Organisation pour l'interdiction des armes chimiques), sur l'attaque au gaz sarin du 4 avril à Khan Cheikhoun, dans le nord de la Syrie, qui a tué plus de 80 personnes, dont beaucoup de femmes et d'enfants.
Le régime responsable de l'attaque. Ces experts ont conclu, comme l'affirmaient notamment Washington, Londres et Paris, que le régime de Damas est bien responsable de l'attaque : les éléments rassemblés vont dans le sens du "scenario le plus probable" selon lequel "le gaz sarin a été le résultat d'une bombe larguée par un avion", affirme le rapport, "certain que le responsable de cette attaque sur Khan Cheikhoun est le régime syrien". "Le Conseil de sécurité doit envoyer un message clair : aucun usage d'arme chimique ne sera toléré et il faut apporter un soutien total aux enquêteurs indépendants", a réagi de son côté l'ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies, Nikki Haley. "Tout pays qui se refuse à le faire vaut pas mieux que les dictateurs et les terroristes qui utilisent ces armes terribles", a-t-elle ajouté.
Appel à la Russie. Le rapport a délivré une "conclusion claire", a abondé le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, qui a exhorté "la communauté internationale à s'unir pour tenir le régime de Bachar al-Assad responsable" de cette attaque. "J'appelle la Russie à cesser de couvrir son abject allié et tenir son propre engagement, qui est de s'assurer que les armes chimiques ne soient plus jamais utilisées", a-t-il réclamé. Les images des habitants agonisants de Khan Cheikhoun, dont de nombreux enfants, avaient frappé la communauté internationale et choqué la planète. Le président américain Donald Trump avait notamment qualifié de "boucher" son homologue syrien.