L'ONU a ouvert une enquête sur des attaques chimiques présumées du régime syrien contre des localités contrôlées par des rebelles, a annoncé mardi la Commission internationale d'enquête sur la Syrie mandatée par les Nations Unies.
"La Commission a reçu de multiples informations -qui sont actuellement en cours d'investigation- selon lesquelles des bombes contenant apparemment du chlore auraient été utilisées dans la ville de Saraqeb, dans la province d'Idleb et à Douma dans la Ghouta orientale", a-t-elle indiqué dans un communiqué publié à Genève. Lundi, Washington avait affirmé, par la voie de son ambassadrice à l'ONU, Nikki Haley, disposer "de preuves provenant de dizaines de victimes" confirmant l'usage de chlore dans les attaques menées par le régime syrien.
La Syrie dément. Les quelque 400.000 habitants de la Ghouta orientale, un fief rebelle proche de Damas, sont assiégés depuis 2013. La Commission d'enquête internationale, présidée par le Brésilien Paulo Pinheiro, avait conclu l'an dernier à la responsabilité de Damas dans l'attaque meurtrière au gaz sarin le 4 avril 2017, qui avait fait plus de 80 morts. Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, le régime Assad a été accusé plusieurs fois par l'ONU d'avoir eu recours au gaz de chlore ou au gaz sarin lors d'attaques chimiques parfois meurtrières. En janvier, il a démenti recourir à des armes chimiques, une position réaffirmée lundi par son représentant à l'ONU.
Déclenché en 2011, le conflit en Syrie a fait plus de 340.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.