Une centaine de djihadistes français sont détenus en Syrie et six familles françaises sont emprisonnées en Irak, a déclaré mercredi Jean-Yves Le Drian, qui a souligné que seuls les enfants pourraient être concernés par un rapatriement.
La France fera "savoir sa position" en cas de condamnation à la peine de mort. Invité de BFMTV, le ministre des Affaires étrangères a déclaré que la France ferait "savoir sa position" contre la peine capitale si des djihadistes français venaient à être condamnés à mort en Irak. La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, avait affirmé le 28 janvier dernier que Paris "interviendrait pour négocier" en pareil cas.
"Une petite centaine" de djihadistes français. À la question de savoir combien de Français issus des rangs de l'État islamique (EI) étaient détenus par les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie, Jean-Yves Le Drian a répondu : "On nous dit une petite centaine". "On ne les a pas encore vraiment localisés. On a des signalements, (...) l'identification sérieuse est en cours", a-t-il précisé. "Ils vont être jugés par les autorités judiciaires locales", a-t-il dit, ajoutant que ces autorités "ne sont pas automatiquement les Kurdes, ce sont les Forces démocratiques syriennes aussi."
Rapatrier les enfants mais pas les adultes. Prié de dire s'ils pourraient être rapatriés en France, Jean-Yves Le Drian a été catégorique : "Ils ne seront pas rapatriés en France dans la mesure où ce sont des combattants - donc ce sont des ennemis, c'est vrai pour l'Irak, c'est vrai pour la Syrie - qui ont combattu des citoyens de Syrie, qui ont combattu des Turcs, qui ont violé, qui ont fait des actes de barbarie." "Les enfants, c'est une autre situation. Sur les enfants, nous voulons faire en sorte que par le biais de la Croix-Rouge nous puissions les rapatrier en France", a expliqué le ministre.
"Ce sont des prisonniers irakiens". En Irak, a précisé Jean-Yves Le Drian, "six familles" ont été arrêtées en Irak et seront jugées, "sauf les enfants". "Ce sont des prisonniers irakiens. Ils ne sont pas allés en Irak pour faire du tourisme, ils sont allés en Irak pour combattre dans les rangs de Daech. Ils sont donc emprisonnés logiquement, ils seront donc jugés", a déclaré le ministre.
La "protection consulaire". "Ils ont le droit à la protection consulaire, notre consul vérifie s'ils sont bien traités, si les droits fondamentaux sont respectés. Ensuite, il y aura procès par les autorités irakiennes. La peine de mort existe en Irak, elle existe dans d'autres pays du monde. Il y a aujourd'hui sept ou huit Français qui sont condamnés à mort, y compris aux États-Unis", a-t-il rappelé. "Dans ces cas-là, la France fait savoir sa position. Je vais me rendre bientôt en Irak et je le ferai savoir moi-même", a-t-il dit sans plus de précisions.