Les attaques aériennes et chimiques contre les civils en Syrie "doivent cesser immédiatement", a déclaré jeudi le département d'État américain, mettant en cause le régime de Bachar al-Assad mais aussi son allié russe.
"Les États-Unis sont extrêmement préoccupés par l'escalade de la violence à Idleb", dans le nord-ouest du pays, "dans la Ghouta orientale en périphérie de Damas et dans d'autres régions de Syrie menacées par les frappes aériennes du régime et de la Russie", a affirmé la porte-parole de la diplomatie américaine Heather Nauert dans un communiqué. "Nous sommes à nouveau horrifiés par les récentes informations sur l'utilisation d'armes chimiques par le régime Assad et par l'escalade des bombardements qui ont tué des dizaines de civils au cours des dernières 48 heures, ainsi que par les attaques odieuses contre l'infrastructure civile, notamment contre des hôpitaux", a-t-elle ajouté.
Plus de 200 civils tués dans des raids aériens. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), plus de 210 civils ont été tués et des centaines blessés dans les raids aériens intensifs menés depuis lundi par le régime de Damas contre l'enclave rebelle assiégée de la Ghouta orientale. Le Conseil de sécurité de l'ONU devait tenir jeudi une réunion à huis clos pour discuter d'une trêve humanitaire d'un mois. "Les États-Unis soutiennent l'appel des Nations unies en faveur d'un cessez-le-feu d'un mois pour permettre l'acheminement d'aide humanitaire et l'évacuation sanitaire d'urgence de plus de 700 civils de la Ghouta orientale", a dit Heather Nauert.
Permettre de fournir l'aide de l'ONU. Selon Washington, "la Russie doit user de son influence sur Damas pour faire en sorte que le régime syrien permette immédiatement à l'ONU de fournir l'aide vitale à cette population extrêmement vulnérable". "Nous appelons toutes les parties à s'engager en faveur d'une désescalade inconditionnelle de la violence et d'un accès humanitaire total pour faire face à la catastrophe humanitaire créée par les attaques brutales du régime Assad dans ces régions", insiste le département d'État.
Cet appel intervient sur fond de tensions croissantes entre Damas et Washington. Le pouvoir syrien a qualifié jeudi de "crime de guerre" les frappes de la coalition antijihadiste menée par les Etats-Unis qui ont tué au moins 100 combattants prorégime dans la province de Deir Ezzor, en riposte à une attaque contre le QG d'une coalition arabo-kurde soutenue par les Américains.
Pour la Russie, un cessez-le-feu humanitaire en Syrie "n'est pas réaliste"
La trêve humanitaire d'un mois en Syrie réclamée par l'ONU "n'est pas réaliste", a affirmé jeudi l'ambassadeur de Russie auprès des Nations unies, Vassily Nebenzia. "Nous aimerions voir un cessez-le-feu, la fin de la guerre, mais les terroristes je ne suis pas si sûr qu'ils sont d'accord", a déclaré le diplomate à des reporters à New York.