Cette vidéo qui resurgit des limbes n’est pas un cadeau pour Ted Cruz. Le candidat aux primaires républicaines, récent vainqueur du caucus de l’Iowa, y apparaît à 17 ans, orgueilleux et désireux de "prendre le contrôle du monde". Ce film d'archive ne devrait pas améliorer l'image détestable de ce prétendant à la Maison Blanche, haï jusque dans son propre camp.
Un jeune texan arrogant. Nous sommes à la fin des années 1980. Le futur candidat à la présidentielle a 17 ans et semble déjà bien arrogant dans sa chemise texane. Interrogé sur ses buts dans la vie, l’étudiant déclare qu'il rêve de "prendre le contrôle du monde". "Tout gérer, être riche et puissant, ce genre de trucs quoi...", poursuit-il. Peu flatteuse a posteriori pour le candidat ultraconservateur, la vidéo s'achève par un cruel aparté. "Pensez-vous que Ted dominera le monde un jour ?", demande le journaliste à son père. "J'espère que non !"
Un futur candidat horripilant. C'est fin janvier, alors que le candidat de 46 ans grimpait en flèche dans les sondages, que cette vidéo a été mise en ligne. Peut-être même par un ancien camarade de classe. Elle montre un personnage ambitieux et hautain, conforme aux témoignages accablants des personnes qui l’ont côtoyé pendant ses études : son ancien coloc à Princeton se souvient d'un "être humain cauchemardesque", et une camarade de Harvard raconte par exemple qu'il lui avait demandé de décliner son QI juste après l'avoir rencontrée.
One thing Ted Cruz is really good at: uniting people who otherwise disagree about everything else in a total hatred of Ted Cruz.
— Craig Mazin (@clmazin) 16 Octobre 2013
Haï par ses pairs républicains. Ses rivaux dans la course à la Maison Blanche attisent cette réputation d’homme détestable. Trump, battu dans l'Iowa, martèle matin, midi et soir que Cruz est un "horrible personnage". Mais la personnalité de Cruz horripile au-delà de la primaire. Lorsqu'en 2000, il se greffe à la campagne présidentielle de George Bush, il se met toute l'équipe à dos et laisse auprès d'un conseiller du président le souvenir d'un "con insupportable". Anti-migrants, l'ancien avocat revient en politique avec la vague populiste du Tea Party. Sarah Palin l’adoube, il devient sénateur du Texas.
Il agace mais rassure aussi . Le candidat le plus à droite des primaires républicaines a conscience d’irriter autour de lui. "Je ne suis pas le type avec qui vous rêvez de prendre une bière, mais si vous cherchez quelqu’un pour vous ramener en voiture, je suis l’homme de la situation », a-t-il récemment déclaré. Pro-peine de mort, anti avortement : le candidat, par ailleurs fervent religieux, rassure l'Amérique blanche et conservatrice qui le voit avant tout comme l’homme intègre et prêt à tenir un discours de 21h au Sénat pour bloquer un projet - Obamacare - auquel il était opposé.