Le président iranien Ebrahim Raïssi a mis en garde Israël lundi contre toute action visant l'Iran, lors d'un discours devant des militaires à l'occasion de la Journée de l'armée à Téhéran. "Sachez que si vous menez la moindre action contre la nation iranienne, l'objectif de nos forces armées sera le cœur du régime sioniste [Israël, ndlr]. (...) Elles ne vous laisseront pas tranquille", a déclaré Ebrahim Raïssi. Le président iranien avait averti jeudi que l'Iran ne permettrait pas à son ennemi juré Israël de mettre en danger la sécurité de la région par le biais de n'importe quel pays, y compris l'Irak.
En mars, l'Iran a tiré une douzaine de missiles balistiques sur Erbil, capitale de la région autonome du Kurdistan irakien, blessant légèrement deux civils. Les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de l'Iran, ont confirmé avoir tiré les projectiles, affirmant que l'attaque visait un "centre stratégique" utilisé par Israël. Le gouverneur d'Erbil, Oumid Khouchnaw, a qualifié de "sans fondement" l'existence de sites israéliens à Erbil et autour, affirmant qu'"il n'y avait pas de sites israéliens dans la région". "Sachez que la grande puissance de nos forces armées ne vous laissera pas tranquille", a lancé lundi Ebrahim Raïssi à l'encontre de l'État hébreu.
Négociations sur le nucléaire au point mort
Téhéran avait annoncé fin janvier son intention de cesser d'utiliser le complexe dit Tesa à Karaj, à l'ouest de la capitale, visé à l'été 2021 par une attaque attribuée à Israël par la République islamique. Jeudi, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a déclaré avoir été informée par l'Iran de la mise en service d'un nouvel atelier de fabrication de composants de centrifugeuses à Natanz (centre), principal site d'enrichissement d'uranium du pays.
Ce développement survient alors que les négociations pour sauver l'accord international de 2015 sur le programme nucléaire iranien n'ont toujours pas abouti à une entente, un an après leur démarrage à Vienne. Pour parvenir à un accord à Vienne, les Iraniens réclament notamment que les Américains retirent les Gardiens de la révolution de leur liste noire des "organisations terroristes étrangères". Mais la droite américaine et Israël ont mis en garde Washington contre une telle décision. Israël s'oppose a un possible retour à l'accord international de 2015 encadrant le programme nucléaire de l'Iran.