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Près d’une semaine après l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani à Bagdad par les Etats-Unis, la tension semble un peu retomber dans la région, malgré quelques incidents, dans la nuit de mercredi à jeudi. Mais selon Thierry Coville, ​chercheur à l'Iris et invité jeudi d'Europe 1, il reste encore beaucoup à régler avant que la situation s’apaise réellement.
INTERVIEW

La tension reste vive au Moyen-Orient, près d’une semaine après l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani, abattu par un raid américain. Pour preuve, des roquettes ont été tirées sur la Zone verte de Bagdad, où se trouve l’ambassade américaine. Pourtant, le spectre d'une guerre entre Etats-Unis et Iran s’éloigne. Car si Téhéran a frappé deux bases américaines en Irak, Donald Trump a souligné qu’aucun soldat américain n’avait été touché et a joué l’apaisement.

"L’Iran, on le sait, ne veut pas la guerre"

Pour Thierry Coville, chercheur à lris (Institut de relations internationales et stratégiques) et interrogé sur Europe 1, l’attitude de l’Iran est "rationnelle, face à un assassinat que les Américains ont toute les peines du monde à justifier, puisqu’ils sont incapables de produire des preuves que Soleimani allait préparer un attentat".

"L’Iran, on le sait, ne veut pas la guerre", a souligné ce spécialiste. "Les Iraniens ont montré qu’ils pouvaient frapper des bases américaines. Mais il semblerait qu’ils ont prévenu les Irakiens... qui ont prévenu les Américains qu’il fallait évacuer les bases pour qu’il n’y ait pas de morts américains", a-t-il affirmé. Et selon Thierry Coville, "ce qui est positif, c’est que Donald Trump a compris le message et joue également l’apaisement."

"Il ne faut pas croire que tous les problèmes sont réglés"

Et pourtant, il y a eu ces frappes de roquette dans la nuit. "Il y a tellement d’émotion suite à l’assassinat de Soleimani, qu’effectivement la tension reste", explique le chercheur à l’iris, qui rappelle tout de même que "le gouvernement iranien a fait passer des messages au gouvernement américain, indiquant qu’il demandait plutôt à ses alliés de ne pas attaquer les Américains".

Et puis, en dépit de la désescalade, il reste encore beaucoup à faire pour que la tension s’apaise réellement. "Il ne faut pas croire que tous les problèmes sont réglés. Il y a l’accord sur le nucléaire de 2015 qui n’est pas respecté, d’abord par les Etats-Unis. Donc Donald Trump parle de renégocier un nouveau. Il faudrait peut-être d’abord respecter le droit international et cet accord de 2015", édicte Thierry Coville. "L’Iran veut toujours que les troupes américaines quittent la région. Les problèmes dans la région vont rester", prévient-il.