Le secrétaire d'État américain, Rex Tillerson, a effectué samedi une visite en Chine centrée sur le dossier nord-coréen et sur les préparatifs de la visite de Donald Trump, début novembre.
"Nous ne sommes pas dans le noir complet". En dépit de la rhétorique guerrière à laquelle se livrent les dirigeants nord-coréen et américain depuis plusieurs semaines, le dialogue n'est pas coupé, a assuré Rex Tillerson. "Nous demandons 'voulez-vous discuter ?' (...) nous ne sommes pas dans le noir complet, nous avons deux ou trois canaux [de communication] ouverts avec Pyongyang", a-t-il assuré devant des journalistes. "Nous pouvons leur parler, nous leur parlons", a martelé le chef de la diplomatie américaine. "Nous sondons (le régime de Kim Jong-Un), donc restez attentifs", a-t-il ajouté.
Faire de la Chine un partenaire diplomatique et commercial contre la Corée du Nord. Les États-Unis comptent sur Pékin pour faire pression sur le leader nord-coréen Kim Jong-Un afin de l'amener à renoncer à ses ambitions en matière de nucléaire et de missiles balistiques. À Washington, on juge la Chine, partenaire commercial quasi exclusif de la Corée du Nord, de plus en plus disposée à appliquer les sanctions économiques imposées par les Nations unies contre le régime de Pyongyang. D'ailleurs le pays a d'ores et déjà cessé ses importations de fer, minerais, fruits de mer et de charbon en provenance de la Corée du Nord.
Le ministère chinois du Commerce a assuré jeudi que ces sanctions étaient scrupuleusement mises en oeuvre et que toutes les sociétés nord-coréennes ou coentreprises implantées en Chine devraient fermer d'ici janvier, conformément au dernier train de sanctions adopté le 12 septembre. Le China Daily souligne toutefois que l'effet des mesures de rétorsion commerciales n'est pas instantané.
Une visite pour montrer sa bonne volonté. Rex Tillerson a été reçu par le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi. Il a ensuite rencontré le président Xi Jinping et le conseiller des Affaires de l'État, Yang Jiechi, qui dirige la diplomatie chinoise. Le département d'État a laissé entendre qu'il n'y avait rien de concret à attendre de cette visite.
Pour le China Daily, elle doit toutefois être un peu plus qu'une "démonstration de la bonne volonté mutuelle". "Le visiteur et ses hôtes doivent définir au moins une chose : ce qu'ils peuvent attendre l'un de l'autre pour faire en sorte que la situation dans la péninsule coréenne ne se détériore pas au point d'échapper à tout contrôle". Donald Trump se rendra à son tour en Chine dans un peu plus d'un mois, dans le cadre de sa première tournée asiatique qui aura lieu du 3 au 14 novembre.
Une escalade verbale à son paroxysme. L'escalade verbale entre Pyongyang et Washington a franchi un nouveau palier le 19 septembre dernier. Depuis la tribune des Nation unies, Donald Trump a alors menacé de "détruire totalement" la Corée du Nord. Kim Jong-Un a estimé que ces commentaires du président américain représentaient "la plus féroce déclaration de guerre de l'histoire". L'escalade verbale entre les deux dirigeants n'en finit plus. Alors que Donald Trump continue de surnommer Kim Jong-Un "Rocket Man" (l'homme-fusée), le dirigeant nord-coréen l'a qualifié quant à lui de "mentalement dérangé".
La tension s'est faite de plus en plus palpable entre la Corée du Nord et les États-Unis avec l'intensification des essais balistiques du régime nord-coréen. Le 3 septembre dernier, la Corée du Nord a réalisé un sixième essai balistique dont la puissance a été évaluée à 16 fois la bombe atomique qui a ravagé Hiroshima en 1945. Une démonstration de force face à laquelle les États-Unis cherchent de nouveaux alliés et notamment la Chine, puissant voisin de la Corée du Nord.