Mercredi, la Chambre des représentants des États-Unis a adopté une proposition de loi qui demande au réseau social TikTok de couper les liens avec la Chine, et avec sa maison mère, ByteDance. Si le texte doit encore être adopté par le Sénat, il pourrait, le cas échant, obliger ByteDance à vendre l'application TikTok dans un délai de 180 jours, faute de quoi elle serait exclue des boutiques d'applications d'Apple et de Google aux États-Unis. Sur fond de rivalité avec Pékin, les parlementaires américains justifient ce vote par des questions de "sécurité nationale et de protection des données liées aux rapports du Parti communiste chinois avec un réseau social".
Des inquiétudes qui trouvent leur écho de l'autre côté de l'Atlantique. Au sein de l'Union européenne, l'utilisation du réseau social chinois, très populaire chez les jeunes, pose aussi question. Comme pour les États-Unis, l'UE s'inquiète de la sécurité des données des utilisateurs, mais s'interroge sur d'autres problématiques. À commencer par la protection des mineurs : une enquête formelle a d'ailleurs été ouverte sur ce sujet en février dernier pour des "manquements présumés" de la plateforme. Cette "procédure d'infraction" doit permettre à la Commission de s'assurer que TikTok prend les mesures nécessaires "pour protéger le bien-être physique et émotionnel des jeunes Européens", a expliqué le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton.
Les salariés des instances de l'UE interdits d'utiliser TikTok
Aussi, depuis l'année dernière, la Commission européenne, le Conseil et le Parlement européen ont interdit à leurs salariés d'utiliser l'application pour des questions de protection des données. Une mesure ensuite reprise par la France, qui est allée plus loin avec l'interdiction de toutes les applications dites "récréatives", comme Twitter, Instagram ou Netflix, pour l'ensemble de ses fonctionnaires d'État sur leurs appareils professionnels. La Belgique, le Danemark ou la Norvège ont ensuite pris la même décision.
Pour l'instant, aucune menace d'interdiction ne plane directement sur l'utilisation de TikTok, mais le réseau social reste dans le viseur des institutions et des États européens. Ce jeudi, l'Italie a par exemple infligé une amende de 10 millions d'euros au réseau social, pour manque de contrôle sur les contenus, en particulier ceux pouvant menacer la sécurité des mineurs.