Le détroit de Bab el-Mandeb, à l'extrême sud de la mer Rouge, est devenu un endroit du globe extrêmement stratégique. Un navire passe toutes les 20 minutes dans cette porte d'entrée maritime pour l'Europe en Asie, sous le feu nourri des Houthis, organisation yéménite armée par l'Iran, depuis le 7 octobre 2023 et l'attaque du Hamas en Israël. L'organisation vise les cibles israéliennes qui traversent ce passage, et donc, le trafic maritime international en est grandement impacté.
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Dernièrement mardi soir, les forces américaines ont déjoué une attaque sans précédent dans la zone menée par les Houthis depuis le Yémen. C'est dans ce contexte qu'une frégate française, la Provence, sillonne le secteur pour accompagner les navires battant pavillon français.
Des missiles interceptés par la marine française
Cette frégate multi-missions est entrée en mer Rouge le 8 décembre, et depuis cette date, les Houthis ont lancé 26 attaques. Une vingtaine de missiles balistiques et une dizaine de missiles anti-navires ont été tirés, certains ont été interceptés par les marines américaine et française.
Les Houthis procèdent systématiquement de la même manière, observe une source militaire. Ils tentent d’isoler un cargo avec des drones explosifs pour le prendre d’assaut et le ramener vers la côte yéménite, mais ils se trompent régulièrement de cibles, poursuit cette source, d'où l’incertitude qui gagne les armateurs de la mer Rouge.
-22% de trafic sur la mer Rouge
Sur cette autoroute maritime transformée depuis le 7 octobre en champ de bataille, des missiles lèchent la surface de la mer à une vitesse de 900 km/h. Résultat : le trafic a reculé de 22% le mois dernier. Les navires contournent désormais l’Afrique par le cap de Bonne-Espérance, ce qui représente deux à trois semaines de voyage supplémentaire.
Cela fait mécaniquement augmenter les coûts de transport des marchandises, alors que 25% des porte-conteneurs dans le monde empruntent en temps normal le passage de la mer Rouge. Une part colossale quand on sait qu’un seul cargo représente 250 km linéaire de camions. C’est comme une immense file de 38-tonnes les uns derrière les autres depuis Bordeaux jusqu’à Toulouse.