Le gouvernement britannique a annoncé lundi le lancement d'une campagne à visée dissuasive sur les réseaux sociaux au Vietnam, face au nombre croissant de ressortissants de ce pays qui tentent de traverser illégalement la Manche sur de petites embarcations. Toutes nationalités confondues, 4.244 de ces périlleuses traversées à travers l'un des détroits les plus fréquentés au monde ont été enregistrées depuis le début de l'année, soit une augmentation de 15% par rapport à la même période l'année dernière.
Une campagne qui a déjà fait ses preuves
"Je regrette d'avoir risqué ma vie", témoigne un migrant, dont l'identité est protégée, dans l'un des clips qui sera diffusé par le ministère de l'Intérieur sur Facebook et Youtube. Le gouvernement espère dissuader les candidats d'effectuer ces traversées, en relayant les récits des conditions dantesques à bord des bateaux surchargés. Selon le Home Office, les ressortissants vietnamiens sont de plus en plus nombreux à tenter le passage, au point de figurer parmi les 10 nationalités les plus représentées.
"L'année dernière, un travail similaire a contribué à une réduction de 90% des arrivées" de ressortissants albanais, a affirmé le ministre de l'Intérieur James Cleverly. "Étendre notre campagne au Vietnam, un autre partenaire dans notre lutte contre l'immigration clandestine, nous aidera à sauver plus de vies et fragiliser le business model des criminels qui profitent de ce vil commerce", a-t-il ajouté.
La lutte contre l'immigration clandestine, une priorité pour le gouvernement britannique
La campagne comprend aussi des témoignages d'agents britanniques des services de l'immigration ou de la police aux frontières qui évoquent des cas d'esclavage moderne et les conditions de vies extrêmement précaires auxquels sont soumis les migrants irréguliers. Une rencontre entre responsables britanniques et vietnamiens pour évoquer un renforcement de la coopération entre les deux pays doit se tenir à Londres le 17 avril, selon le ministère de l'Intérieur.
Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a fait de la lutte contre l'immigration clandestine l'une de ses priorités, mais le très controversé projet de loi pour expulser des migrants vers le Rwanda se heurte à la résistance de la chambre haute du Parlement, celle des Lords, qui souhaite adoucir le texte.