Il y a trois ans, en pleine crise du Covid-19 marquée par des commandes massives de masques à la Chine, la France était bien décidée à rééquilibrer ses échanges commerciaux, largement déficitaires, avec la deuxième puissance économique mondiale. Or depuis, rien n'a changé. La France est encore plus dépendante de la Chine aujourd'hui qu'elle ne l'était avant le confinement. Une situation qui devrait animer les discussions à venir entre Emmanuel Macron et Xi Jinping. Le président français entame une visite d'État de trois jours en Chine à compter de mercredi.
Des exportations en berne
Il y évoquera très certainement ce déficit commercial vis-à-vis de Pékin qui ne cesse de se creuser depuis trois ans. Au point d'atteindre quasiment 40 milliards d'euros en 2022. La France importe de plus en plus de produits en provenance de l'empire du milieu. À titre d'exemple, près de six jouets sur dix vendus en France sont "Made in China". Et produire des médicaments dans l'Hexagone sans recourir à des importations chinoises est presque devenu mission impossible comme le rappelle Christian Saint-Étienne, universitaire économiste. "Sur les centaines de tonnes ou les milliers de tonnes de principes actifs que nous utilisons, 60% viennent d'Inde ou de Chine".
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Pour ne rien arranger, nos exportations vers la Chine ont quant à elles diminué l'année dernière, notamment dans l'agroalimentaire. Sur le plan aéronautique, Airbus n'a vendu que 112 appareils à des clients chinois en 2022 contre 142 en 2021. Même les ventes de produits cosmétiques pourraient prochainement s'essouffler selon Philippe Le Corre, enseignant chercheur à l'ESSEC. "Il semble que le gouvernement chinois soit en train de mettre en place des moyens de contrôle, des taxes plus importantes pour les produits cosmétiques étrangers. Ce serait une grosse difficulté pour un groupe comme L'Oréal". Seul secteur qui résiste : le luxe dont les exportations tricolores vers Pékin ont plus que doublé sur les trois dernières années.