Avec la crise du Covid-19, de nombreux secteurs éprouvent de très grandes difficultés sur le plan économique. Mais si on a beaucoup parlé de l'incapacité relative des industriels français à s'imposer à l'étranger, une chose est sûre : dans le domaine militaire, la France tire encore son épingle du jeu. Le groupe Dassault vient en effet de vendre 30 Rafales supplémentaires à l'Égypte. C'est la seconde fois que l'armée égyptienne commande le Rafale et en disposera de 54 au total. Une vente qui va s'opérer sous forme de prêt garanti par l'État français, faisant du pays le deuxième au monde à opérer cet avion de combat, après la France. Décryptage.
Quels sont les termes financiers de ce contrat ?
Le montant de la transaction pour l'achat de ces 30 Rafale s'élève à 3,95 milliards d'euros, dont 200 millions pour les missiles, selon le média d'investigation français Disclose, qui a révélé l'information lundi. Concernant le paiement justement, le pays acheteur va solliciter un crédit auprès d'un groupe de banques privées. Pour ce contrat précis, quatre sont mentionnés : la Crédit agricole, la Société générale, la BNP Paribas et le CIC. Après quoi l'Etat devra cautionner le prêt.
Une pratique très courante, notamment dans l'industrie d'armement, mais qui dépend évidemment des pays. Car si le pays fait défaut, c'est le contribuable qui règle la note. Mais au sein du ministères des Armées, contacté par Europe 1, on indique que l'Égypte a toujours payé "rubis sur l'ongle" et qu'il n'y a donc pas d'inquiétude spécifique. Quant aux délais de livraison, il est prévu que le premier avion soit prêt trois ans après l’entrée en vigueur de ce contrat.
Quel est l'impact économique pour la France ?
Face aux critiques des ONG contre le régime égyptien du général Sissi, qu'elles accusent de bafouer les droits humains et d'utiliser des armements contre des civils, le ministère plaide que les exportations de matériels militaires sont "vitales pour notre industrie de défense et l’équipement de nos forces armées (et) contribuent également à l’autonomie stratégique et au rayonnement de notre pays".
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Sur le plan économique en effet, cet accord avec l'Egypte va avoir un impact important et inclut au total trois contrats : un pour Dassault, un second pour MBDA qui fabrique des missiles, et un troisième pour Safran Electronics et Defense. A la clé, cela devrait garantir 7.000 emplois en France pendant trois ans. Cet effet bénéfique sur l'emploi concernera le groupe Dassault, qui va augmenter sa cadence de production, mais aussi les 400 PME sous-traitantes françaises.
Quels sont les intérêts diplomatiques en jeu ?
Après l'annonce de l'achat de 30 avions de combat Rafale par Le Caire, le ministère français des Armées a salué une commande qui renforce encore le partenariat stratégique et militaire entre la France et l'Egypte. "Ce contrat illustre le caractère stratégique du partenariat que la France entretient avec l’Egypte, alors que nos deux pays sont engagés résolument dans la lutte contre le terrorisme et œuvrent à la stabilité dans leur environnement régional", a encore affirmé dans un communiqué le ministère dirigé par Florence Parly.
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En effet, Le Caire et Paris affichent volontiers leur convergence dans la lutte antiterroriste et sur d'autres enjeux de sécurité régionale, comme les rivalités avec la Turquie en Méditerranée orientale ou le conflit israélo-palestinien.