Si la tension retombe sur le plan diplomatique entre l'Iran et les États-Unis, après une semaine d'escalade, mais elle pourrait bien se déplacer sur le terrain de la cyber-guerre. Un domaine moins visible, mais tout aussi crucial pour les Iraniens, qui affichent leur montée en puissance depuis trois ans.
Des attaques sur l'électricité ?
Un exemple récent illustre cette capacité de nuisance des Iraniens : après la mort du général iranien Qassem Soleimani, ils se sont permis de modifier la page d'accueil d'un site Internet du gouvernement américain, l'équivalent de notre bibliothèque nationale. Ce site était peu protégé, mais laisse augurer d'attaques plus préjudiciables.
"On pourrait imaginer avoir une attaque sur une entreprise qui fournit l'électricité et qui se retrouverait avec des machines hors service", cite à titre d'exemple Didier Grout, le directeur Moyen-Orient du cabinet spécialisé dans cyber-sécurité FireEye. "Cette entreprise ne pourrait pas délivrer de l'électricité à une région ou à une ville et des transports en commun, routiers, aériens pourraient être paralysés."
Des aéroports utilisés par les soldats américains au Moyen-Orient pourraient aussi être perturbés, car l'Iran aurait aujourd'hui les mêmes capacités de nuisance que la Russie, la Chine ou la Corée du Nord, des pays aux intérêts divergents avec les puissances occidentales, références en la matière. En exploitant cet avantage, il est très difficile d'attribuer une cyber-attaque à un pays, ce qui réduit considérablement le risque de représailles militaires.