Le Parlement iranien s'est réuni dimanche à huis clos pour une session spécialement consacrée aux récents troubles survenus en Iran, alors que de nouvelles manifestations de soutien aux autorités étaient organisées dans plusieurs villes. Les députés ont auditionné notamment le ministre de l'Intérieur, celui des Renseignements, et le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale (CSSN), à propos des manifestations émaillées de violences qui ont eu lieu fin décembre dans plusieurs villes du pays pour protester contre le coût de la vie et le pouvoir, a indiqué le site officiel du Majles (l'Assemblée nationale).
Les meneurs emprisonnés. Ces manifestations et leur répression ont fait au total 21 morts, essentiellement des manifestants, selon les autorités, et plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées, dont 450 à Téhéran. "Les responsables en charge de la sécurité ont affirmé que la plupart des personnes arrêtées ont été libérées", a déclaré Gholamreza Heydari, un député réformateur de Téhéran. En revanche, selon le porte-parole de la police, "les principaux responsables des troubles sont entre les mains de la justice et emprisonnés".
"La réunion du Parlement a principalement porté sur les conditions de vie des gens, la situation économique et le chômage", a déclaré cet élu conservateur, alors que les députés débattent du projet de loi de finances pour la nouvelle année. Des parlementaires ont également demandé aux services de sécurité du Ministère des Renseignements un rapport sur les étudiants détenus qui devra être remis "la semaine prochaine".
Fin des troubles selon les Pasdaran. Dans le même temps, les gardiens de la Révolution islamique ont annoncé dimanche avoir mis en échec les manifestations qui agitent le pays depuis une dizaine de jours et accusé plusieurs pays étrangers, dont les États-Unis et l'Arabie saoudite, d'en être responsables. "Le Peuple révolutionnaire d'Iran, avec des milliers de forces Bassidj, de policiers et le ministère du Renseignement, ont brisé la chaîne" des troubles, peut-on lire dans le communiqué en ligne des Pasdaran.
La question de Telegram. Alors que les protestations déclinent, les restrictions imposées sur Instagram, l'un des réseaux sociaux utilisés pour mobiliser les manifestants, ont été levées. Mais l'accès à la messagerie cryptée Telegram, la plus utilisée en Iran, reste bloqué, ce qui suggère que les autorités n'excluent pas de nouvelles manifestations. Les autorités demandent en outre à Telegram de bloquer certains canaux créés par des opposants iraniens à l'étranger qui appellent ouvertement la population à renverser le pouvoir.