On savait ce scrutin imprévisible. Mais personne n'avait prédit d'aussi gros scores au républicain Donald Trump et au démocrate Bernie Sanders qui ont largement remporté les primaires présidentielles du New Hampshire. Hillary Clinton essuie pour sa part une première défaite cuisante. Le tout petit New Hampshire (1,3 million d'habitants) était le deuxième Etat américain à voter dans le long processus qui va permettre de désigner cet été les deux candidats, démocrate et républicain, à la Maison-Blanche.
>> Europe1.fr fait les tour des enseignements du scrutin de mardi soir.
Sanders triomphe, la douche froide pour Clinton. C'est une douche froide pour Hillary Clinton. Selon des résultats encore partiels portant sur 75% des votes, son rival Bernie Sanders, qui cartonne auprès des jeunes, a raflé 59% des voix démocrates dans le New Hampshire, contre 39% des voix pour elle. "Les gens veulent un vrai changement", a déclaré le sénateur du Vermount, grand pourfendeur de Wall Street et apôtre d'une révolution politique. Une amère défaite pour l'ancienne secrétaire d'Etat qui, donnée perdante, espérait tout de même un écart moindre d'autant qu'elle avait gagné cet Etat en 2008 face à Barack Obama.
Trump en forme, percée surprise de Kasich. Le milliardaire anti-élites et anti-système a littéralement jubilé à l'annonce de sa première victoire. Donald Trump qui avait été battu dans l'Iowa, se démarque nettement de ses adversaires et devance de 18 points John Kasich. La percée surprise de ce gouverneur modéré de l'Ohio (16% des voix), est d'ailleurs à noter. Pendant que les autres républicains s'insultaient copieusement lors de débats ou de meetings, lui a choisi de mener une campagne positive. Viennent ensuite l'ultraconservateur Ted Cruz, gagnant de l'Iowa, avec 12%, talonné par Jeb Bush. Marco Rubio dégringole et se classe 5e.
Chez les républicains, l’écrémage escompté attendra encore un peu. Sept candidats du "Grand Old Party" se disputent actuellement l'investiture républicaine. Un nombre qui diminue théoriquement au fil des primaires qui finissent par contraindre les candidats les plus faibles à l'abandon. Mais les résultats du New Hampshire ne facilitent pas cet écrémage, en distinguant un grand vainqueur - Donald Trump -, et un peloton de candidats, aux scores très serrés. En somme, tant que la concurrence restera aussi fragmentée et qu'aucun rival ne se démarque, Donald Trump pourra continuer à dominer.
L'enfer pour les républicains : aucune alternative à Trump ne se dégage, au - 5, voire 6 candidats vont rester dans la course...
— Géraldine Woessner (@GeWoessner) 10 Février 2016
Tout reste encore à jouer d'ici le mois de juin. A ce jour, après l'Iowa et le New Hampshire, seuls 2% des délégués ont été attribués pour les investitures démocrate et républicaine. Affaire à suivre les 20 et 27 février lors des scrutins du Nevada et de Caroline du Sud, des régions démographiquement et idéologiquement différentes, et riches en délégués. Moins populaire auprès de la population noire et latino, Bernie Sanders pourrait s'y voir distancé par Hillary Clinton. Viendront ensuite les "super Tuesday" du mois de mars avec des primaires dans plusieurs gros Etats le même jour.