Le spectre d'une nouvelle escalade de la violence plane sur la "ville trois fois sainte". Donald Trump a informé mardi le président palestinien Mahmoud Abbas "de son intention de transférer l'ambassade des Etats-Unis" en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, a affirmé la présidence palestinienne après un entretien téléphonique entre les deux dirigeants.
La paix menacée. Au cours de cet échange, Mahmoud Abbas a mis en garde Donald Trump contre les "conséquences dangereuses d'une telle décision sur le processus de paix, la sécurité et la stabilité dans la région et dans le monde", rapporte le communiqué. Mahmoud Abbas a "réaffirmé notre position ferme qu'il ne peut y avoir d'Etat palestinien sans Jérusalem-Est pour capitale, conformément aux résolutions et à la loi internationales et à l'initiative de paix arabe", poursuit le communiqué.
Mises en garde des pays voisins. Les appels contre une telle décision aux conséquences imprévisibles sont tombées en cascade au cours des dernières 24 heures parmi les pays de la région. Le roi Salmane d'Arabie saoudite a averti Washington que cela risquait de provoquer "la colère des musulmans". Pour le mouvement islamiste palestinien Hamas, "toutes les lignes rouges" ont été franchies. La Jordanie, dont le roi a été informé mardi par Donald Trump de son intention de transférer l'ambassade américaine à Jérusalem, a aussi mis en garde contre des risques d'"escalade". Le gouvernement israélien restait quant à lui mardi complètement silencieux sur ce dossier emblématique.
Restriction de circulation pour le personnel diplomatique. Preuve de la tension que l'attente de cette décision suscite dans la région, les Etats-Unis ont interdit aux employés du gouvernement américain tout déplacement personnel dans la Vieille Ville de Jérusalem. Cette interdiction vaut également pour la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël et contigu à Jérusalem. Donald Trump a prévu de s'exprimer mercredi sur le statut de Jérusalem, a indiqué la Maison-Blanche. Selon plusieurs responsables américains, il devrait, dans cette déclaration, annoncer le transfert de l'ambassade américaine et reconnaître ainsi Jérusalem comme capitale d'Israël.
La mise en garde des Palestiniens. Toute reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël serait un casus belli pour les dirigeants palestiniens, qui estiment que Jérusalem-Est, annexée par Israël en 1967, doit être la capitale de l'Etat auquel ils aspirent et que le statut de la ville ne peut être réglé que dans le cadre d'un accord de paix avec les Israéliens. Les Palestiniens ont déjà mis en garde contre la réaction de la rue palestinienne et arabe. Mardi soir, des Palestiniens brûlaient des photos du président Trump à Bethléem. Des appels à manifester ont été lancés à partir de mercredi, en Cisjordanie et à Jérusalem.
©MUSA AL SHAER / AFP