Des centaines de Philippins ont manifesté vendredi devant l'ambassade des États-Unis, à Manille, leur hostilité à Donald Trump à quelques heures de son investiture, l'accusant de sexisme, de racisme ou encore de xénophobie.
"Dump Trump" ("jetez Trump"), scandaient les manifestants issus de la gauche, qui ont aussi fait part de leurs préoccupations pour le sort des millions de leurs compatriotes vivant aux États-Unis. "C'est effrayant de savoir qu'un prédateur sexuel présumé, un raciste, sexiste et xénophobe patenté va assumer la présidence du plus grand Etat capitaliste au monde", a déclaré Joms Salvador, secrétaire générale de l'organisation féministe Gabriela. "Des décennies de luttes des femmes pour leurs droits sont menacées par la présidence Trump", a-t-elle ajouté.
Peur d'une montée du racisme. Environ 300 personnes se sont rassemblées près de l'ambassade portant pour certaines des banderoles où était écrit : "Trump, ordure". Des manifestants ont symboliquement jeté à la poubelle des photos du bouillant milliardaire. Donald Trump a remporté la présidentielle en novembre après avoir promis d'expulser des millions de migrants. "Nous nous inquiétons de ce que les Philippins travaillant aux États-Unis soient confrontés à une montée du racisme. Certains Philippins là-bas deviennent paranos au sujet de leur sécurité et de la pérennité de leur emploi", a déclaré Joms Salvador.
Des liens étroits. Ancienne colonie américaine, les Philippines ont des relations culturelles et économiques très fortes avec les États-Unis. Les deux pays sont aussi liés par un traité de défense mutuelle et les forces américaines assistent depuis des années les Philippins dans diverses tâches liées à la sécurité de l'archipel.
Dénonciation de "l'impérialisme américain". Cependant, l'archipel compte aussi de nombreux mouvements très politisés à gauche qui s'insurgent contre l'intention prêtée à Washington d'exporter aux Philippines sont modèle capitaliste, et qui manifestent régulièrement contre "l'impérialisme américain".
Vendredi, des manifestants ont brûlé des drapeaux américains, demandant le départ des forces américaines stationnées sur l'île, ainsi que la dénonciation d'accords militaires qualifiés d'"inégaux". Les relations entre Manille et Washington se sont crispées en 2016 après l'arrivée au pouvoir de Rodrigo Duterte, qui se dit "socialiste" et qui a réorienté vers Pékin et Moscou la diplomatie de l'archipel.