Istanbul : au moins 41 morts dans un triple attentat-suicide, l'EI suspecté

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C'est à l'aéroport international Atatürk que les trois kamikazes ont frappé mardi soir.
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avec AFP , modifié à
Dix étrangers figurent parmi les 41 personnes ayant perdu la vie dans l'attentat qui a touché l'aéroport d'Istanbul mardi soir. On compte aussi "deux blessés légers français" selon François Hollande. 

Au moins 41 personnes, dont des étrangers, ont été tuées mardi soir dans un triple attentat-suicide à l'aéroport international Atatürk d'Istanbul en Turquie, le plus meurtrier dans la métropole turque déjà visée trois fois cette année. Selon François Hollande, "il y aurait deux blessés légers français".

Les principales informations à retenir :

  • Mardi soir, vers 22h, trois kamikazes ont mitraillé la foule puis se sont fait exploser à l'aéroport international Atatürk, faisant 41 morts et 239 blessés.
  • Selon François Hollande, "il y aurait deux blessés légers français"
  • Selon les autorités turques, "les indices pointent" l’organisation djihadiste État islamique.

Deux blessés légers français. Dans un nouveau bilan publié mardi midi, le gouvernorat de la métropole turc indique que 41 personnes ont perdu la vie tandis que 239 ont été blessées dans cet attentat. On compte 13 ressortissants étrangers parmi ces victimes. Le président de la République, François Hollande, a lui annoncé qu'il "y aurait deux blessés légers français", lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

"Les méthodes" de Daech. Selon les autorités, des explosions ont d'abord eu lieu à l'entrée du terminal des vols internationaux vers 22h (21h en France). Trois assaillants ont mitraillé des passagers ainsi que des policiers en faction, une fusillade a éclaté puis les kamikazes se sont faits sauter, un scénario rappelant les attentats djihadistes ayant ensanglanté Paris en novembre dernier (130 morts). "Trois kamikazes ont mené une attaque", a indiqué Vasip Sahin, le gouverneur d'Istanbul, aux journalistes. D'après le témoignage recueilli par la chaîne américaine NBC, un policier turc a pu stopper l'un des kamikazes. "On a parlé avec un témoin, une personne qui travaille à l'aéroport. Il a vu un officier de police plonger pour plaquer au sol un kamikaze. Il a ensuite actionné sa ceinture explosive", raconte ce témoin.

Abdullah Agar, un expert des affaires de sécurité et de terrorisme, interrogé par CNN-Türk, a privilégié la thèse d'un attentat djihadiste. "Cela ressemble beaucoup à leurs méthodes", a-t-il dit, en référence aux attaques survenues dans l'aéroport et le métro de Bruxelles (32 morts). Un autre aéroport d'Istanbul, Sabiha Gokcen, avait été la cible en décembre d'un attentat qui avait fait un mort.

Boule de feu et mouvement de panique. Un grand mouvement de panique s'est emparé du terminal des vols internationaux lorsque des coups de feu ont été entendus, suivis deux de violentes explosions. Des photos et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une énorme boule de feu à l'entrée du terminal et des membres de la sécurité en train de faire évacuer des passagers qui hurlaient dans des couloirs, pris de panique. On voyait aussi des passagers gisant au sol et d'importants dégâts matériels à l'intérieur du terminal. Des centaines de policiers et pompiers se trouvaient sur place. "J'attendais mon vol pour Tokyo et soudain plein de gens se sont enfuis et je les ai suivis. J'ai entendu des coups de feu et c'était la panique", a déclaré une Japonaise, Yumi Koyi. 

Certains témoins ont pu voir les terroristes. "J'ai vu ces vêtements. Il avait une écharpe rose, une veste courte et un fusil. Il l'a sortie et a tiré deux fois puis il a commencé à tirer sur les gens", explique une femme présente sur les lieux lors de l'attaque. "On a entendu une dizaine de coups de feu et ensuite la première bombe a explosé. J'ai essayé de sortir de mon bureau, mais ensuite il y a eu la deuxième explosion", raconte un autre témoin interrogé par France 24.

OZAN KOSE / AFP

Vols suspendus. Tous les vols ont été suspendus au départ d'Atatürk, le plus grand aéroport de Turquie et le 11e dans le monde, avec ses 60 millions de passagers en 2015. Puis le trafic aérien a pu reprendre à partir de 3h (2h en France), selon Binali Yildirim. Les consulats américain et français ont demandé à leurs ressortissants de ne pas se rendre dans la zone d'Atatürk.

Appel à une "lutte commune". Le président turc Recep Tayyip Erdogan a rapidement exhorté la communauté internationale à une "lutte commune" contre le terrorisme, dans un communiqué. "Cette attaque, qui s'est déroulée pendant le mois du ramadan, montre que le terrorisme frappe sans considération de foi ni de valeurs", a dit le chef de l'Etat.

Attaque "abominable". Le président français François Hollande a "condamné fermement" un "acte abominable" tout en appelant lui aussi à un renforcement de la coopération internationale en matière de lutte antiterrorisme. À Washington, un porte-parole de la Maison blanche a condamné ces attaques "abominables" tout en promettant le soutien des États-Unis à Ankara. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a "condamné l'attaque terroriste" et a lui aussi réclamé une coopération internationale accrue.

Quatrième attentat à Istanbul depuis janvier. Istanbul et Ankara ont été secouées depuis l'an dernier par une série d'attentats qui ont fait près de 200 morts, des centaines de blessés et créé un climat de forte insécurité. Istanbul avait déjà été visée en janvier (12 touristes allemands tués, imputé à l'EI), en mars (4 touristes tués attribué aussi à l'EI) et début juin (11 morts dont six policiers, revendiqué par les combattants kurdes). Ces attaques ont visé des lieux touristiques emblématiques ou les forces de sécurité turques.