La police turque a arrêté 16 militants de gauche à Istanbul à la suite de manifestations contestant la victoire du oui au référendum sur les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan. Des manifestations quotidiennes, qui ont mobilisé des milliers de personnes, ont eu lieu dans des quartiers d'Istanbul connus pour leur opposition au président Erdogan depuis l'annonce de sa victoire étriquée au référendum dimanche soir.
L'équité du scrutin mise en cause. Des observateurs internationaux ont remis en cause l'équité du scrutin et les deux principaux partis d'opposition ont réclamé son annulation. Une petite formation politique de gauche non représentée au Parlement, le Parti de la Liberté et de la Solidarité (ODP), a annoncé que la police turque avait arrêté tôt mercredi le chef de sa branche d'Istanbul Mesüt Geçgel sous l'accusation d'avoir "incité à l'agitation" en questionnant la légitimité du référendum. L'avocat de Mesüt Geçgel, Deniz Demirdögen, a affirmé à l'AFP que 16 personnes, dont son client, avaient été arrêtées, et que 38 mandats d'arrêt avaient été émis au total.
Soupçons de fraude. Aucun commentaire sur ces arrestations n'a pu être obtenu de source policière dans l'immédiat. Les soupçons de fraude émis par l'opposition sont nés d'une décision annoncée pendant les opérations de vote par le Haut-Conseil électoral (YSK) de considérer comme valides les bulletins non marqués du sceau officiel des autorités électorales. Parlant à Ankara mercredi matin, le Premier ministre Binali Yildirim a mis en garde contre toute manifestation de rue contestant l'issue du référendum.