Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé vendredi qu'il promulguerait le rétablissement de la peine capitale si le Parlement le votait, faisant fi des avertissements de l'Union européenne qui juge cette mesure incompatible avec une adhésion à l'UE.
Les relations UE-Turquie tendues. En réponse à une foule qui scandait "Nous voulons la peine de mort", Recep Tayyip Erdogan a déclaré : "Lorsque vous la demandez, cela dérange ces messieurs". "Qu'ai-je dit ? Que je validerais cette décision si elle passait par le Parlement", a ajouté le chef de l'État turc à Istanbul. Dès le surlendemain du putsch avorté du 15 juillet, le président Erdogan avait évoqué un possible rétablissement de la peine capitale afin d'éliminer "le virus" factieux au sein de l'État, provoquant l'indignation de l'UE. La peine de mort a été abolie en 2004 dans le cadre de la candidature d'Ankara à l'entrée dans l'UE, et son rétablissement sonnerait le glas des négociations sur cette adhésion.
Réintégration de 6.000 enseignants. Plus de 6.000 enseignants turcs qui avaient été suspendus après le putsch manqué ont été rétablis dans leurs fonctions, a par ailleurs annoncé vendredi le ministère de l'Education. C'est la première fois que les autorités turques annoncent une réintégration d'une telle ampleur de fonctionnaires, qui ont été suspendus ou limogés par milliers dans la foulée du coup d'État du 15 juillet contre le président Erdogan. Au total, 6.007 enseignants qui avaient été suspendus car "soupçonnés d'avoir des liens avec des organisations terroristes ont réintégré leur poste", a indiqué le ministère sur son compte Twitter. Les enquêtes ouvertes contre ces enseignants "sont toujours en cours", a toutefois précisé le ministère.