La réforme constitutionnelle conférant des pouvoirs élargis au président doit être soumise rapidement à un référendum, a déclaré vendredi le chef de l'Etat turc, Recep Tayyip Erdogan, au lendemain de la mise en écart de son Premier ministre avec lequel il s'était brouillé sur ce dossier.
Régime présidentiel. "Une nouvelle Constitution et un système présidentiel sont une nécessité urgente", a-t-il dit lors d'un discours public à Istanbul, appelant à soumettre le projet "dans les plus brefs délais" à un vote populaire. Le président Erdogan, qui dirige la Turquie depuis 2002, d'abord à la tète de l'exécutif puis comme président pour la première fois élu au suffrage universel depuis 2014, répète régulièrement la "nécessité" pour la Turquie de passer d'un système parlementaire à un régime présidentiel. "Ce n'est pas un vœu personnel", a-t-il défendu.
Une opposition très hostile. Pour ce faire, un changement de la Constitution est nécessaire mais le projet est défendu au Parlement par son seul parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), l'opposition y étant très hostile. L'AKP détient 317 sièges (sur 550) au Parlement et il lui faut 330 voix pour soumettre une réforme constitutionnelle à référendum. Erdogan a remporté toutes les élections depuis 2002 et il est assuré, selon les sondages, de remporter un référendum s'il était convoqué.
Départ du Premier ministre. Après des dissensions sur plusieurs dossiers dont l'instauration rapide d'une présidence forte voulue par Erdogan, le chef du gouvernement Ahmet Davutoglu a été contraint jeudi d'annoncer son départ de la tête de l'AKP, et donc aussi automatiquement de l'exécutif, lors d'un prochain congrès convoqué pour le 22 mai prochain.