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Turquie : le maire d'Istanbul au tribunal, nouveaux rassemblements de soutien pour le quatrième soir de suite

Europe 1 avec AFP . 2 min
Turquie : le maire d'Istanbul au tribunal, nouveaux rassemblements de soutien
Turquie : le maire d'Istanbul au tribunal, nouveaux rassemblements de soutien © OZAN KOSE / AFP

Arrête pour "corruption" et "terrorisme", le maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, a été présenté à un procureur ce samedi soir au palais de justice, quatre jours après son arrestation. Des dizaines de milliers de personnes ont déferlé devant l'hôtel de ville pour le quatrième soir consécutif pour soutenir l'édile, principal rival du président Erdogan.

Les partisans du maire d'Istanbul, arrêté pour "corruption" et "terrorisme", ont déferlé samedi par dizaines de milliers devant l'hôtel de ville pour le quatrième soir consécutif afin de soutenir l'élu d'opposition, qui a dénoncé des accusations "immorales et sans fondement".

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Des journalistes de l'AFP étaient empêchés d'accéder aux abords du bâtiment par une marée humaine agitant des drapeaux et des pancartes exprimant leur colère : "Les dictateurs sont des lâches !", "L'AKP (le parti au pouvoir, ndlr) ne nous fera pas taire".

Au moins mille personnes se sont pressées aux abords du tribunal

Le maire Ekrem Imamoglu, qui se trouvait samedi soir au palais de justice pour y être présenté à un procureur, quatre jours après son arrestation, a promis de "porter plainte" contre les instigateurs de cette procédure, dans une déclaration aux enquêteurs transmise à l'AFP par la municipalité d'Istanbul.

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L'édile, qui est le principal rival du président Recep Tayyip Erdogan, est arrivé en début de soirée en même temps que 90 co-accusés, à bord de quatorze fourgons, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les accusations de "soutien au terrorisme" font redouter à ses partisans qu'il ne puisse être incarcéré et remplacé par un administrateur nommé par l'État.

Malgré les restrictions d'accès, au moins mille personnes, selon l'AFP, s'étaient pressées aux abords du tribunal stambouliote de Caglayan, protégé par un très important dispositif policier.

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Ekrem Imamoglu accusé de "soutien à une organisation terroriste"

Interpellé mercredi à l'aube à son domicile, Ekrem Imamoglu, 53 ans, a été entendu cinq heures durant samedi par la police pour des accusations de "soutien à une organisation terroriste", après l'avoir été la veille pour des soupçons de "corruption".

"Tout comme les gens sont descendus dans les rues pour soutenir Erdogan lors de (la tentative) de coup d'Etat du 15 juillet (2016), nous sommes dans la rue pour soutenir Imamoglu", a déclaré à l'AFP Aykut Cenk, 30 ans.

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"Nous ne sommes pas les ennemis de l'Etat mais ce qui se passe est illégal", a-t-il ajouté, brandissant un drapeau turc. Le président Erdogan, prenant la parole devant des membres de son parti, a accusé l'opposition de faire "depuis quatre jours tout son possible pour perturber la paix de la nation et diviser notre peuple".

Le gouvernorat d'Istanbul a prolongé jusqu'au 26 mars l'interdiction de rassemblement en vigueur depuis mercredi et imposé de nouvelles restrictions d'entrée en ville aux personnes "susceptibles" de participer à des rassemblements, sans préciser comment il les mettrait en œuvre.

Depuis mercredi, la contestation s'est répandue à travers la Turquie et des manifestations étaient annoncées pour samedi dans de nombreuses villes, d'ouest en est. Au total, des rassemblements ont eu lieu dans au moins 55 des 81 provinces turques depuis mercredi, soit plus des deux tiers du pays, selon un décompte de l'AFP.

"Ceux qui cherchent le chaos et la provocation ne seront pas tolérés"

La police a procédé à 343 arrestations vendredi soir et samedi matin dans neuf villes dont Istanbul, Izmir, Ankara, Edirne et Çanakkale dans le nord-ouest et Adana et Antalya dans le sud, selon le ministre de l'Intérieur, Ali Yerlikaya. "Ceux qui cherchent le chaos et la provocation ne seront pas tolérés", a-t-il mis en garde sur X.

"Si les gens ne lâchent rien, ça débouchera peut-être sur quelque chose de positif", a déclaré à l'AFP Ara Yildirim, un étudiant en médecine d'Istanbul âgé de 20 ans, mobilisé comme beaucoup d'autres jeunes Turcs. Ekrem Imamoglu est devenu la bête noire de M. Erdogan, qui fut lui-même maire d'Istanbul dans les années 90, quand il a ravi en 2019 la capitale économique de la Turquie au parti AKP du chef de l'Etat.

L'édile, triomphalement réélu l'an passé, devait être désigné dimanche candidat de son parti à la présidentielle, prévue pour 2028. Le CHP a décidé de maintenir l'organisation de cette primaire et appelé tous les Turcs, même non inscrits au parti, à y prendre part.