Un tribunal turc a ordonné lundi la remise en liberté conditionnelle d'une journaliste et traductrice allemande dont l'emprisonnement depuis fin avril pour "appartenance à une organisation terroriste" a irrité Berlin. Le tribunal "a ordonné la libération conditionnelle de la journaliste Mesale Tolu" et de cinq co-accusés écroués, a indiqué sur Twitter le cabinet d'avocats Droit des opprimés, qui les représente.
Heike Hänsel, une députée allemande du parti de gauche radicale Die Linke qui assistait à l'audience, a indiqué sur Twitter que la remise en liberté conditionnelle de Mesale Tolu était assortie d'une interdiction de sortie du territoire et d'une obligation de se rendre dans un commissariat une fois par semaine.
Jusqu'à 15 ans de prison. Arrêtée en avril puis écrouée, Mesale Tolu est jugée depuis octobre pour appartenance au Parti communiste marxiste-léniniste (MLKP), une formation interdite en Turquie car considérée comme "terroriste". Elle risque jusqu'à 15 ans de prison. Cette citoyenne allemande d'origine turque âgée de 33 ans, qui travaillait notamment comme journaliste et traductrice pour une petite agence de presse turque de gauche, Etkin Haber Ajansi (ETHA), est jugée avec 17 autres personnes.
Elle est notamment accusée d'avoir assisté à des manifestations et des funérailles de militants du MLKP, mais ses soutiens estiment qu'il s'agit d'un procès politique. Son incarcération a contribué à tendre les relations entre la Turquie et l'Allemagne, qui a vivement dénoncé l'arrestation de plusieurs de ses ressortissants dans le cadre des purges lancées par Ankara après le putsch manqué du 15 juillet 2016.