La Commission européenne a durci mardi son bras de fer avec la coalition populiste au pouvoir en Italie en rejetant son projet de budget 2019, une première dans l'histoire de l'UE. Le gouvernement italien "va ouvertement, consciemment à l'encontre des engagements pris", a déclaré mardi à Luxembourg le vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis, en annonçant le rejet du budget de l'Italie.
Trois semaines pour réviser son budget. "Nous ne sommes pas face à un cas 'borderline' mais face à une déviation claire, nette, assumée et par certains, revendiquée", a renchéri le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, lors de d'une conférence de presse à Strasbourg. Confirmant que ce rejet constituait une première, Valdis Dombrovskis a précisé que Rome disposait d'un délai de trois semaines pour réviser sa copie.
Alors que le précédent gouvernement italien de centre gauche avait promis un déficit public de 0,8% du PIB en 2019, Rome prévoit désormais d'atteindre 2,4% l'an prochain, puis 2,1% en 2020 et 1,8% en 2021. Quant à la dette publique, actuellement à quelque 131% du PIB, soit le ratio le plus élevé de la zone euro après la Grèce, Rome a promis de la ramener à 126,5% en 2021.
Le rejet par Bruxelles "ne change rien". La décision de Bruxelles "ne change rien", a réagi Matteo Salvini, vice-Premier ministre, à des journalistes italiens pendant un déplacement en Roumanie. "Cela ne change rien, que ces messieurs de la spéculation se rassurent, on ne retourne pas en arrière", a déclaré Matteo Salvini, patron de la Ligue (extrême droite). "Ils ne sont pas en train de s'attaquer à un gouvernement mais à un peuple. Ce sont des choses qui mettent les Italiens encore plus en colère et après on se plaint que la popularité de l'Union européenne soit au plus bas", a-t-il ajouté.