À une quarantaine de kilomètres de la ligne de front de Bakhmout, la ville de Kramatorsk. L'offensive russe ne faiblit pas ces dernières semaines entraînant des bombardements quasi-quotidiens sur la capitale régionale et ses alentours. La ville se vide peu à peu de ses habitants et commence à devenir une ville fantôme. Sur place, le grand marché de Kramatorsk a perdu de sa lumière. Ici, la musique dans les allées extérieures est un leurre.
Une ville fantôme
Sous les halles, les étalages de fruits et de légumes succèdent à la crèmerie et aux vêtements, dans la même morosité : il y a peu ou pas de clients. Dimitri, boucher, découpe ses côtes de porc dans la déprime. "On a perdu de 40 à 50% des ventes. Le moral est comme chez tout le monde, on s'habitue...", confie-t-il au micro d'Europe 1. À ses côtés, Valentina, vendeuse de lards. "Il y a peu de gens. Ils sont partis ou ont été évacués. Les soldats achètent mais pas beaucoup."
Un produit particulier est fréquemment acheté : les couteaux, de préférence ceux qui ressemblent à des armes pouvant servir à la guerre décrit l'envoyé spécial d'Europe 1 sur place. C'est d'ailleurs la bonne affaire de ce vendeur, Anton, qui propose une collection de lames vendues à dix euros ou plus.
Les Européens se disent prêts à intensifier leur soutien à Kiev face à un conflit prolongé. À la Conférence de Munich sur la sécurité, Emmanuel Macron a déclaré que "l'agression russe doit échouer".