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Ukraine : «La balle est dans le camp de la Russie», dit Londres après une réunion des alliés de Kiev

Sarah Menai (correspondante à Londres), avec AFP . 3 min

Europe 1 Matin week-end

Lénaïg Monier

Au cours d'un sommet virtuel d'une trentaine de dirigeants alliés de l'Ukraine, le Premier ministre britannique Keir Starmer a estimé que la balle était "dans le camp de la Russie" qui devra "tôt ou tard venir à la table" des négociations. Le président russe est celui qui "essaie de retarder" les choses, a-t-il ajouté.

"La balle est dans le camp de la Russie" qui devra "tôt ou tard venir à la table" des négociations, a estimé samedi le Premier ministre britannique Keir Starmer, organisateur d'un sommet virtuel d'une trentaine de dirigeants alliés de l'Ukraine. Les responsables militaires des pays soutenant Kiev se rencontreront jeudi au Royaume-Uni pour discuter de la "phase opérationnelle" de leur plan de maintien de la paix en cas de trêve entre Russes et Ukrainiens après trois ans de guerre, a-t-il en outre annoncé au cours d'une conférence de presse à Downing Street.

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"Poutine essaie de retarder les choses", estime Starmer

Alors que l'Ukraine a montré qu'elle était "pour la paix" en acceptant un cessez-le feu de 30 jours, Vladimir "Poutine est celui qui essaie de retarder" les choses, a déclaré Keir Starmer au début de la réunion. Le président russe "veut tout obtenir, puis négocier", a renchéri le chef de l'Etat français Emmanuel Macron, selon lequel la Russie "ne donne pas l'impression de vouloir la paix sincèrement".

Moscou veut arriver à une "position plus solide" sur le champ de bataille avant d'accepter un arrêt provisoire des hostilités, a jugé Volodymyr Zelensky, également partie prenante à ce sommet. "Poutine est celui qui aujourd'hui n'est pas d'accord avec ce que Trump a proposé à l'Ukraine et à la Russie", a lâché le président ukrainien, qui a parallèlement désigné une équipe de négociateurs en vue de possibles pourparlers de paix.

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"Poutine ment aussi sur le fait qu'un cessez-le-feu est supposément trop compliqué. En réalité, tout peut être contrôlé et nous en avons discuté avec les Américains", auteurs cette proposition de trêve, a encore dit Volodymyr Zelensky.

Un "Oui, mais" de la Russie qui "ne suffit pas"

Le chef de l'Etat russe "devra tôt ou tard (...) s'engager dans des discussions sérieuses", a insisté Keir Starmer, alors que Moscou pose des conditions en vue d'une trêve. "La balle est dans le camp de la Russie", a-t-il martelé. "Le 'Oui, mais' de la Russie ne suffit pas et tous les participants à la réunion de ce matin sont convenus d'exercer une pression collective" sur elle pour la pousser à accepter la proposition de Washington, a relevé le Premier ministre britannique.

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Si Moscou refuse de signer ce plan, "nous devons alors faire tout notre possible pour accroître la pression économique sur la Russie afin de mettre un terme à cette guerre", a prévenu Keir Starmer. "Si nous voulons la paix, il faut que la Russie réponde clairement et que la pression soit claire, en lien avec les États-Unis, pour obtenir ce cessez-le-feu", a acquiescé Emmanuel Macron.

La Russie doit "enfin" œuvrer pour une "paix juste" en Ukraine, a exhorté le chancelier Scholz, notant "l'importance du rôle de leader joué" par Donald Trump. "Désormais, la Russie doit montrer qu'elle soutient un cessez-le-feu qui mène à une paix juste et durable", a demandé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

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Les Américains réclament une trêve au plus vite et ont dans ce but fait peser un poids considérable sur Volodymyr Zelensky, tandis que Vladimir Poutine a évoqué des "questions importantes" à régler avant d'à son tour donner son accord.

Avec Macron, Starmer veut constituer une "coalition de pays volontaires"

Depuis deux semaines, Keir Starmer et Emmanuel Macron s'efforcent pour leur part de constituer une "coalition de pays volontaires", dont l'objectif serait de dissuader Moscou de violer cette éventuelle trêve. De nombreux Etats européens, l'Ukraine, la Turquie, l'Otan, la Commission européenne, le Canada ou encore l'Australie ont participé au sommet virtuel pour en dessiner les contours.

La contribution des pays alliés à Kiev pourrait prendre la forme d'un envoi de troupes - un engagement que Paris, Londres et Ankara se sont dit prêts à prendre - ou d'un soutien plus logistique. Le chef du gouvernement britannique a à cet égard évoqué de "nouveaux engagements mis sur la table" samedi par un groupe "plus grand" qu'il y a deux semaines.

Son homologue italienne Giorgia Meloni, sous pression de son allié d'extrême droite Matteo Salvini, a quant à elle confirmé après la réunion que l'Italie ne prévoyait pas de dépêcher des militaires.

Refus de la Russie de troupes européennes de la paix en Ukraine

La Russie refuse de son côté de donner son feu vert à l'éventuel déploiement de forces européennes de maintien de la paix. Et elle a émis des revendications maximalistes en vue d'une cessation des hostilités : reddition de facto de l'armée ukrainienne, cession par l'Ukraine de cinq régions annexées par Moscou, abandon des ambitions de ce pays de rejoindre l'Otan, démantèlement du pouvoir en place à Kiev.

En attendant, les forces russes, dont les avancées ces derniers jours dans la région frontalière russe de Koursk sont importantes, ont annoncé samedi y avoir repris deux nouveaux villages aux soldats ukrainiens. L'Ukraine a quant à elle affirmé le même jour avoir abattu 130 drones lancés dans la nuit par la Russie sur l'ensemble de son territoire, cependant que la Russie a assuré avoir intercepté 126 de ces engins d'attaque envoyés par les Ukrainiens.