Décision cynique pour la présidente de la Commission européenne, actes de cruauté pour l'ambassadrice américaine aux Nations unies : depuis quelques heures, Moscou a mis fin à l'accord sur les céréales ukrainiennes. En théorie, rien n'empêche les navires ukrainiens d'exporter leurs céréales via la mer Noire. Sauf qu'ils n'ont plus aucune garantie de pouvoir le faire en toute sécurité, alors que le conflit russo-ukrainien se poursuit.
Une mauvaise nouvelle, particulièrement pour les pays africains, largement dépendant aux céréales des deux pays. Car la Russie et l'Ukraine assurent un tiers des exportations mondiales de blé et jusqu'à 100% des approvisionnements de pays comme l'Égypte, le Soudan ou la Somalie.
Une opération de chantage ?
"La participation à ces accords est un choix, mais les personnes en difficulté partout dans le monde et les pays en développement n'ont pas le choix. Des centaines de millions de personnes sont face à la faim et les consommateurs sont confrontés à une crise mondiale du coût de la vie. Ils vont payer le prix", s'alarme Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU.
Alors pourquoi cette volte-face de Vladimir Poutine ? Eh bien, le président russe veut ainsi punir les alliés de l'Ukraine qui, selon lui, accaparent la majorité des céréales exportées. Moscou propose maintenant de poursuivre ces livraisons, mais seulement en direction des pays qui le soutiennent, espérant ainsi avec ce chantage, obtenir la levée d'une partie des sanctions, notamment l'accès des banques russes au système de paiement international Swift, dont elles sont exclues depuis un an.