C'est une petite révolution pour l'ONU. L'Assemblée générale des Nations unies a adopté hier une résolution qui obligera désormais les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, soit les États-Unis, la Chine, la Russie, la France et le Royaume-Uni, à venir justifier l’utilisation de leur veto devant la représentation internationale. Une initiative qui trouve un écho particulier alors que la guerre fait rage en Ukraine, et que la Russie bloque les résolutions du Conseil de sécurité. Autre symbole : ce projet a été porté par le Liechtenstein.
Pour l’ambassadeur de ce petit État de 40.000 habitants, le constat est simple, le Conseil de sécurité ne fonctionne plus : "Ce dernier éprouve de plus en plus de difficultés à mener à bien sa mission. La hausse de l'utilisation du droit de veto en est l'expression la plus évidente", précise-t-il au micro d'Europe 1. La Russie n’est pas la cible, assure-t-on du côté de l’ONU. Mais depuis 1945, Moscou a opposé son veto à 143 reprises au Conseil de sécurité. C’est quasiment deux fois plus que les États-Unis.
"Le veto n’est pas un privilège"
Depuis l'invasion de l'Ukraine par l'armée de Vladimir Poutine, les Nations unies sont paralysées par le veto russe. Désormais, toute utilisation de ce droit devra être suivie d’une justification devant les 193 États membres.
Une évolution défendue par l’ambassadrice française, Nathalie Broadhurst. "Le veto n’est pas un privilège", rappelle-t-elle. "Il implique des devoirs, une responsabilité particulière pour les membres permanents. L'agression contre l'Ukraine démontre la nécessité de consolider notre système de sécurité collective", poursuit l'ambassadrice.
Ce texte n’est pas contraignant, le veto conserve son pouvoir de blocage. Mais le pays qui l'utilisera s'exposera aux critiques directes de la communauté internationale.