"Les temps restent très difficiles", a estimé Rafael Grossi lors d'une rencontre avec le patron de l'agence atomique russe Rosatom, Alexeï Likhatchev, à Kaliningrad en Russie. Il a évoqué une "situation alarmante" à la centrale nucléaire de Koursk, qui se trouve dans une région russe où les forces ukrainiennes ont lancé début août une offensive transfrontalière surprise.
Rafael Grossi s'était rendu sur place fin août pour évaluer la situation, alors que les combats se déroulent à une cinquantaine de kilomètres de là. Il avait souligné que les deux réacteurs actuellement en activité sur le site se trouvent "sans protection spécifique". Le président russe Vladimir Poutine avait assuré en août que les forces ukrainiennes avaient tenté de frapper le site.
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Les centrales ne sont pas une cible légitime
Le patron de l'AIEA a également rappelé l'incendie d'une tour de refroidissement de la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par les forces russes dans le sud de l'Ukraine. La Russie avait imputé à une attaque de drones ukrainiens - ce que l'Ukraine dément - cet incendie sur le site de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, périodiquement visée par des frappes dont Moscou et Kiev se rejettent systématiquement la responsabilité.
La situation dans ces deux centrales "montre clairement que nous ne pouvons pas relâcher notre attention sur la question de la garantie de la sûreté nucléaire", a plaidé Rafael Grossi. "Les centrales nucléaires ne peuvent jamais être une cible légitime dans un conflit armé", a souligné le chef de l'AIEA. Le patron de Rosatom, Alexeï Likhatchev, a lui affirmé que la centrale de Koursk "fonctionne de manière normale", et indiqué qu'il a été convenu que des experts de l'AIEA seraient en mesure de se rendre "immédiatement" sur le site en cas de "risques ou menaces supplémentaires".