Invité de Jean-Pierre Elkabbach samedi, Christian Cambon, président de la commission des Affaires étrangères au Sénat, est revenu sur la guerre en Ukraine et l'invasion militaire russe lancée il y a maintenant 24 jours. Il a notamment estimé que nous n'avons pas les munitions suffisantes pour tenir sur un conflit long.
"La question qui se pose est de savoir combien de temps pourrait durer ce conflit. Le problème est de savoir comment on passe d'un état de paix à un état de guerre de haute intensité. L'état de paix on le connaît depuis plus de 75 ans et tous les gouvernements successifs n'ont pas été très généreux avec la constitution de nos moyens de défense", a-t-il posé. "Nous [le Sénat] avons régulièrement pointé du doigt ce problème."
"Nous n'avons pas de munitions en quantité suffisante pour un très long conflit", a-t-il également affirmé. "Ces matériels coûtent très cher. Un missile très performant est de l'ordre de 150.000 à 200.000 euros donc je comprends que tous les gouvernements depuis 25 ans aient été prudents", a estimé le sénateur du Val-de-Marne, qui a précisé que les missiles prennent parfois "plusieurs années à être produits".
"Savoir passer du temps de paix au temps de guerre"
"On apprend actuellement que les Russes eux-mêmes, qui utilisent intensément leurs munitions, commencent à être en difficulté. Et tous les pays sont confrontés à ça. Donc il faut savoir passer du temps de paix au temps de guerre", a-t-il poursuivi en insistant sur le fait que les pays doivent absolument produire des armes même en temps de paix.
Quant à l'armée française, Christian Cambon a affirmé que nous avons entamé, sous l'impulsion d'Emmanuel Macron, "une très lente remontée" après "25 ans d'éreintement de nos forces armées". "Maintenant nous appliquons une loi de programmation militaire - et le Sénat suit ça pas à pas - et nous commençons à avoir des matériels nouveaux, un renforcement dans le domaine aérien, de nouveaux avions, de nouveaux sous-marins...", a-t-il détaillé.
Et des efforts vont encore être faits d'après le président de la commission des Affaires étrangères au Sénat : "Il faut la volonté politique pour le faire."