"Une gifle au visage de la communauté internationale" pour l'Ukraine et "un poisson d'avril" pour les Occidentaux : la Russie a pris samedi la présidence du Conseil de sécurité de l'ONU, et ce pour tout le mois d'avril. Ces critiques de la part de Kiev n'ont toutefois pas empêché Moscou d'assurer que sa délégation à l'ONU ce mois-ci, pour succéder au Mozambique, serait bien dirigée par le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Dans tous les cas, selon le géopolitologue Pascal Boniface interrogé par Europe 1, cette présidence russe était inéluctable et plus forte en symbole qu'autre chose.
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"C'est vraiment très symbolique, ça ne donne pas beaucoup de puissance à la Russie", estime le fondateur et directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques, qui étaye les prérogatives données au pays dirigé par Vladimir Poutine : "La Russie préside la séance, c'est elle qui fait tourner la parole, mais cela ne lui donne pas de pouvoirs supplémentaires".
"Les États-Unis ont présidé durant la guerre en Irak"
"Et rien de plus normal", enchaîne-t-il au micro d'Europe 1. "Les États-Unis ont également présidé le Conseil de sécurité lorsqu'ils étaient en guerre contre l'Irak", rappelle-t-il, soulignant "qu'une fois encore, c'est le règlement, avec des pays qui ne sont pas d'accord au sein du Conseil de sécurité". "Cette présidence tournante est dans les règles, et si quelqu'un avait voulu les changer, la Chine et la Russie auraient opposé leur veto", pointe le géopolitologue, qui avance une "limite de l'ONU : les membres permanents ont un droit de veto et on ne peut pas changer un règlement sans leur accord".