Une personne a été tuée et trois blessées dans la nuit de dimanche à lundi par des bombardements russes dans la région ukrainienne de Kherson (sud), a rapporté lundi l'administration militaire locale. Moscou a tiré dans les premières heures de lundi de nouvelles salves de missiles contre les villes ukrainiennes, que les forces de Kiev disent avoir neutralisés pour la plupart. "L'armée russe a visé les quartiers résidentiels de zones peuplées de la région, et un bâtiment officiel dans le centre de Kherson", a indiqué le chef de l'administration militaire locale, Oleksandre Prokoudine, sur Telegram.
Les informations à retenir :
- Une personne a été tuée et trois autres blessées dans la nuit de dimanche à lundi par des bombardements russes dans la région de Kherson.
- 34 personnes ont également été blessées dans le district de Pavlograd.
- Kiev dit avoir neutralisé la plupart des frappes russes lancées par Moscou cette nuit.
- En Russie, dans une région proche de l'Ukraine, un train de fret a déraillé à cause d'un "engin explosif", pas de victime.
- La fédération ukrainienne de judo a annoncé qu'elle n'enverrait pas de délégation aux Mondiaux de judo au Qatar du 7 au 14 mai en raison de la présence de judokas russes et bélarusses.
"À la suite de cette agression russe, une personne est morte et trois autres, dont un enfant, ont été blessées", a-t-il ajouté, précisant que la ville a été bombardée à huit reprises en quelque 24 heures. Dans la région de Dnipropetrovsk (est), une attaque de missiles russe a fait au moins 25 blessés, dont trois enfants, a indiqué lundi sur Telegram Serhiy Lysak, un responsable de l'administration régionale.
Dans l'est, dans le district de Pavlograd, des tirs de missiles russes ont fait au moins 34 blessés, dont cinq enfants, le plus jeune étant une fillette de huit ans, a annoncé lundi sur les réseaux sociaux Serhiy Lyssak, le responsable de la région de Dnipropetrovsk.
Dans la ville de Pavlohrad, "19 bâtiments à plusieurs étages, 25 maisons privées, six établissements scolaires et préscolaires, ainsi que 5 magasins ont été endommagés", a-t-il notamment précisé. Dans la nuit de dimanche à lundi, "vers 2H30" locales (23H30 GMT), les forces russes ont conduit une attaque massive sur le pays, a rapporté le commandant en chef de l'armée ukrainienne Valéry Zaloujny. "Les envahisseurs russes ont attaqué l'Ukraine avec leur aviation stratégique" qui a tiré "18 missiles de croisière". Mais 15 ont pu être détruits par l'armée ukrainienne, a affirmé le haut responsable militaire sur Telegram.
Judo : l'Ukraine se retire des Mondiaux pour protester contre la présence des Russes et Bélarusses
La fédération ukrainienne de judo a annoncé lundi qu'elle n'enverrait pas de délégation aux Mondiaux de judo au Qatar du 7 au 14 mai en raison de la présence de judokas russes et bélarusses. La fédération ukrainienne affirme que certains de ces judokas sont également des soldats d'active. La Fédération internationale de judo (IJF) a donné dimanche son feu vert à la présence des Russes et Bélarusses à ces championnats du monde à la condition qu'ils le fassent individuellement et en tant qu'athlètes neutres. Mais la fédération ukrainienne a affirmé lundi que "la majorité de l'équipe de Russie est composée de sportifs qui sont des soldats d'active dans l'armée de la fédération de Russie qui a attaqué l'Ukraine le 24 février 2022" et qui "continue de mener une guerre brutale contre notre territoire".
"Plus de 250 athlètes ukrainiens ont, eux, donné leur vie pour défendre le pays et parmi eux des judokas", indique la fédération ukrainienne, ajoutant : "nous ne voyons ni neutralité, ni égalité de traitement pas plus qu'une 'passerelle pour la paix' comme le dit la fédération internationale dans sa résolution sur la participation des Russes et des Bélarusses aux championnats du monde à Doha". "De plus, nous considérons que cette décision contredit les dernières recommandations du Comité international olympique du 28 mars 2023 disant qu'un statut d'athlète neutre ne peut être accordé qu'à ceux qui ne sont pas des militaires", ajoute la fédération ukrainienne.
En Russie, un train de fret déraille à cause d'un "engin explosif" près de l'Ukraine, pas de victime
Un "engin explosif" a provoqué lundi le déraillement d'un train de marchandises dans une région russe proche de l'Ukraine, sans faire de victime, selon un responsable local, en pleine crainte d'attaques et de sabotages ukrainiens en Russie.
"Un engin explosif non identifié s'est déclenché, ce qui a entrainé le déraillement d'un train de marchandise. Pas de victime", a indiqué sur Telegram Alexandre Bogomaz, gouverneur de la région de Briansk, frontalière de l'Ukraine. Selon cette source, l'incident a eu lieu sur une voie ferrée entre la ville de Briansk et la localité d'Ounetcha. "Les services de secours sont sur place. La circulation sur ce tronçon est suspendue", a ajouté Alexandre Bogomaz.
Dans un communiqué distinct, la compagnie publique des chemins de fers russes a expliqué que la locomotive du train avait pris feu après avoir déraillé. "Des unités de pompiers sont sur place", a-t-elle précisé. La compagnie affirme que, outre la locomotive, sept wagons ont déraillé. Elle ne mentionne pas pour l'heure la présence d'explosifs et dit simplement que l'incident a été causé par "l'intervention de personnes extérieures".
La Russie a déjà été confrontée à des actes de sabotage sur des bases militaires, dans des centres de recrutement de l'armée ou encore sur des voies ferrées depuis le début de l'offensive contre l'Ukraine le 24 février 2022. Mais c'est la première fois qu'un déraillement aussi spectaculaire est signalé publiquement depuis cette date.