Dans la tourmente, un ministre de Donald Trump a défendu sa gestion, il y a une décennie, du dossier contre le riche financier Jeffrey Epstein, accusé d'abus sexuels sur des mineures, dont une femme qui a livré un témoignage poignant mercredi. Le ministre américain du Travail Alexander Acosta a donné une longue conférence de presse pour se défendre des accusations d'indulgence lorsqu'il avait offert, en 2008 lorsqu'il était procureur fédéral, un accord en justice jugé comme trop favorable à Jeffrey Epstein.
"Il m'a violée, brutalement violée"
Accusé au départ d'abus sexuels sur mineures, ce dernier n'avait finalement été condamné qu'à 13 mois de prison. Or Jeffrey Epstein, 66 ans, qui a entretenu de nombreuses puissantes amitiés notamment avec Donald Trump et l'ex-président démocrate Bill Clinton, a de nouveau été accusé lundi d'abus sexuels sur des dizaines de jeunes filles mineures. Il encourt cette fois jusqu'à 45 ans de prison pour ces faits qui remontent à la même époque que les précédentes accusations.
"Il m'a violée, brutalement violée", a déclaré une nouvelle accusatrice, Jennifer Araoz, dans un entretien diffusé par NBC mercredi. "J'étais terrifiée et je lui disais d'arrêter (...) Il n'avait aucun intention d'arrêter, c'est ce qu'il voulait, c'est ce qu'il a eu", a-t-elle poursuivi très émue, après avoir raconté comment elle avait été "recrutée" devant son établissement scolaire à New York par une jeune femme, à l'automne 2001, lorsqu'elle avait 14 ans.
Cette rencontre l'avait menée à se rendre à plusieurs reprises chez Jeffrey Epstein qui avait d'abord commencé à la payer pour des massages, qu'elle faisait en sous-vêtements pendant qu'il se masturbait. Jusqu'au jour de son viol présumé, en 2002. Elle affirme ne plus jamais être retournée chez lui ensuite.
"Ses actes méritaient tout à fait une peine plus dure"
"C'est un homme nocif et il faut qu'il se retrouve derrière les barreaux", a affirmé Alexander Acosta devant la presse. "Ses actes méritaient tout à fait une peine plus dure", a-t-il reconnu. Le ministre a affirmé qu'en 2008 - lorsqu'il était procureur fédéral en Floride - son équipe avait opté pour cet accord car elle craignait de le voir sortir libre s'ils poussaient jusqu'au procès en maintenant les chefs d'inculpation plus graves.
Jeffrey Epstein avait finalement plaidé coupable d'avoir fait appel à des prostituées mineures. "Notre but était clair", a déclaré Alexander Acosta: "Mettre Epstein en prison, nous assurer qu'il soit inscrit sur la liste des délinquants sexuels, donner aux victimes les moyens de demander réparations". Le ministre a affirmé se sentir soutenu par Donald Trump mais à souligné que le président américain avait tout pouvoir pour choisir son cabinet - et donc éventuellement le limoger.