Le Saint-Siège juge pour la première fois un ancien religieux pour des faits de pédophilie et de détention d'images pédopornographiques. Le procès de Józef Wesolowski s'est ouvert samedi, mais l'audience a tourné court. L'accusé n'a pas pu être pas présent car il est hospitalisé en soins intensifs après un malaise la veille. Le Polonais, ancien nonce en République dominicaine, est notamment accusé d'abus sexuels sur mineurs à l'époque où il était en poste à Saint-Domingue.
Alors qu'il était nonce de janvier 2008 à août 2013, Józef Wesolowski aurait eu des relations avec des mineurs dans un quartier chaud de Saint-Domingue. Ensuite, d'août 2013 à son arrestation le 22 septembre 2014, il aurait téléchargé sur internet des milliers de photos pédo-pornographiques.
Assigné à résidence mais libre. En mauvaise santé et assigné à résidence au Vatican, le Polonais, 66 ans, loge au dernier étage du petit Palais de justice. Malgré tout, il reste relativement libre de ses mouvements à l'intérieur du petit Etat. Le "nonce de la honte", comme il est surnommé, ne se cache pas et se rend par exemple à la pharmacie du Vatican en arborant une grande croix pectorale, alors qu'il avait été déchu de son titre d'évêque lors de précédentes sanctions en 2014.
Les lois du Vatican. Le pape François souhaite que ce procès, jugé selon les lois du Vatican, soit exemplaire. Le juge, l'avocat de la défense, les procureurs qui participeront au procès sans précédent de cet ancien évêque sont tous des laïcs italiens. Le procès se fait sur la base des preuves récoltées par les autorités dominicaines, a indiqué le Vatican. Selon l'hebdomadaire Panorama, le tribunal pourrait demander à avoir accès au témoignage d'un diacre dominicain arrêté à Saint-Domingue, Francisco Javier Occi Reyes, qui aurait présenté des mineurs à l'archevêché.
Ce procès anti-pédophilie, dont la première séance est publique, illustre la ligne plus sévère du Vatican pour faire face à ce fléau, même si les associations de victimes reprochent au Vatican de ne pas aller assez loin. En cas de condamnation, Józef Wesolowski risque six à sept ans de prison, sans compter d'éventuelles circonstances aggravantes. La peine pourrait être purgée dans l'enceinte même du Vatican.