Le Royaume-Uni déroule lundi le tapis rouge pour Donald Trump, attendu pour une visite d'État de trois jours dans un contexte de crise politique que les nouvelles critiques du dirigeant américain sur le Brexit risquent d'exacerber.
Donald Trump et son épouse Melania seront accueillis au palais de Buckingham pour une cérémonie suivie d'un déjeuner avec la reine Elizabeth II puis d'un banquet officiel dans la soirée. Mais derrière la pompe de cet accueil, le pays est dans la tourmente avec une Première ministre conservatrice sur le départ pour avoir échoué à mettre en oeuvre la sortie de l'Union européenne, trois ans après le référendum du Brexit.
Un Donald Trump qui donne son avis sur la politique britannique
Fidèle à sa réputation, le dirigeant républicain n'a pas hésité à mettre les pieds dans le plat avant son arrivée : dans des entretiens avec la presse britannique, il a critiqué la manière dont Theresa May a mené les négociations avec Bruxelles, recommandé à son futur successeur de quitter l'UE sans accord et fait de l'ex-ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, partisan d'un Brexit dur, son champion pour la remplacer.
Il a aussi tressé des lauriers au populiste Nigel Farage, leader du Parti du Brexit qui a raflé la mise aux élections européennes. Ces propos ont été dénoncés par Jeremy Corbyn, le chef du Labour, principal parti d'opposition britannique, comme "une ingérence inacceptable dans notre démocratie".
L'accord sur le nucléaire iranien, Huawei... Déjà des sujets de discorde
Comme ses prédécesseurs, Donald Trump devrait insister sur la "relation spéciale" anglo-américaine. Mais cette dernière est soumise à rude épreuve dans plusieurs dossiers, dont l'Iran avec la volonté affichée du Royaume-Uni de défendre l'accord nucléaire qu'il a remis en cause, ou l'environnement. La relation commerciale avec les États-Unis, cruciale pour le Royaume-Uni post-Brexit, occupera sans doute une grande partie de leur discussion, même si certains au Royaume-Uni craignent qu'elle ne tourne à leur désavantage.
Washington fait aussi pression sur Londres pour exclure Huawei de son réseau 5G. Dimanche, dans le Sunday Times, Donald Trump a demandé à Londres de se montrer "très prudent" quant au rôle qu'elle compte accorder au géant chinois des télécoms.
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Déjà des appels à manifester
Comme lors de son précédent voyage au Royaume-Uni, en juillet 2018, qui avait fait descendre des dizaines de milliers de personnes dans la rue, sa visite a suscité de nombreux appels à manifester. Jeremy Corbyn a lui exclu de participer au banquet offert par la reine, dénonçant un président "qui déchire des traités internationaux vitaux, soutient le déni du changement climatique et use d'une rhétorique raciste et misogyne".
Une participation aux commémorations du Débarquement
La fin de la visite présidentielle sera centrée sur le 75ème anniversaire du Débarquement, avec une cérémonie à Portsmouth mercredi en présence de la reine et du président français Emmanuel Macron. Donald et Melania Trump feront ensuite un bref passage en Irlande avant de se rendre, le 6 juin, en Normandie pour les commémorations organisées par la France.