Un bateau transportant de l'aide des Etats-Unis au Venezuela a été contraint de regagner l'île de Curaçao dimanche après que l'armée vénézuélienne lui a interdit de poursuivre sa route, a constaté l'AFP. Le Midnight Stone qui transportait neuf conteneurs de vivres et de médicaments a fait son entrée dans la baie de l'île néerlandaise des Caraïbes, située à 65 kilomètres des côtes vénézuéliennes.
Selon les partisans de l'opposant et président par intérim autoproclamé Juan Guaido, le cargo avait quitté le territoire américain de Porto Rico mercredi avec 250 tonnes d'aide à son bord. Samedi le gouverneur de Porto Rico, Ricardo Rossello, a annoncé que la marine vénézuélienne avait menacé d'ouvrir le feu sur le cargo s'il s'approchait des côtes, et lui avait ordonné de rebrousser chemin.
Violents affrontements aux frontières du Venezuela. Cette tentative de livraison coïncidait avec une opération lancée par Juan Guaido, qui a reçu le soutien d'une cinquantaine de pays dont les Etats-Unis, pour apporter des vivres et des médicaments au Venezuela depuis la Colombie et le Brésil. L'opération, qui a finalement échoué, a donné lieu à des violents affrontements aux frontières du Venezuela qui ont fait deux morts et près de 300 blessés samedi.
Pour le président Nicolas Maduro, cette opération - qu'il a qualifiée de "show" - est un écran de fumée pour masquer une tentative d'invasion militaire américaine. Il avait préalablement ordonné la fermeture des frontières maritimes avec Curaçao et a confirmé dimanche celle des principaux ponts avec la Colombie.
Une aide humanitaire indispensable. Pour l'opposition et les pays qui la soutiennent, cette aide est indispensable pour alléger les souffrances de la population confrontée à une grave crise économique, aux pénuries et à une hyperinflation. Pour Maduro, ces pénuries sont le résultat de la politique et des sanctions américaines contre le Venezuela.
Les Vénézuéliens de Curaçao ont également chargé 50 tonnes d'aide sur un autre bâtiment, le Seven Seas. Son capitaine a cependant indiqué à l'AFP qu'il n'appareillerait pas sans avoir le feu vert des autorités vénézuéliennes.