Une chercheuse franco-iranienne de l'Institut d'études politiques de Paris, Fariba Adelkhah, a été arrêtée en Iran a annoncé lundi le ministère français des Affaires étrangères, sans préciser la date de cette arrestation. La France réclame de pouvoir rencontrer sans délai cette anthropologue de 60 ans dont elle est sans nouvelle, tandis que les circonstances de cette arrestation restent inconnues. Europe 1 fait le point sur cette affaire.
Qui est Fariba Adelkhah ?
Chercheuse au Centre de recherches internationales (Ceri)de Sciences Po-Paris, docteure en anthropologie de l'École des Hautes études en Sciences sociales (EHESS) de Paris, Fariba Adelkhah collabore à plusieurs revues scientifiques comme Iranian Studies et la Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée. Elle est l'auteure de nombreuses publications sur l'Iran et l'Afghanistan, indique Sciences Po sur son portail internet. Elle se rend régulièrement en Iran pour ses travaux, où elle dispose d'un appartement à Téhéran.
Que sait-on de son arrestation ?
Les raisons de cette arrestation restent inconnues. Plusieurs médias en persan basés à l'étranger affirment qu'elle remonte à "trois semaines", tandis que le site iranien de protection des droits de l'homme Gozaar évoque la date du 7 juin. La chercheuse de 60 ans a été arrêtée dans la capitale iranienne. Selon Gozaar, elle serait détenue par les Gardiens de la Révolution, à l'isolement dans la prison d'Evin.
Sur le site officiel du gouvernement iranien, un porte-parole, Ali Rabiï, affirme n'avoir "aucune information à ce sujet". "J'ai entendu cette information mais je ne sais pas qui l'a arrêtée ni pour quelle raison", ajoute-t-il.
Comment réagit la France ?
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères indique que les autorités françaises "ont effectué des démarches auprès des autorités iraniennes pour obtenir de leur part des informations sur la situation et les conditions de l'arrestation de Fariba Adelkhah et demander un accès consulaire" à leur ressortissante mais n'ont reçu "aucune réponse satisfaisante" à ce jour.
"La France appelle les autorités iraniennes à faire toute la lumière sur la situation de Fariba Adelkhah et leur réitère ses demandes, en particulier celle d'une autorisation sans délais pour un accès consulaire", insiste encore le ministère. Mais les revendications françaises sont compliquées par la double nationalité de la chercheuse, car Téhéran considère que Fariba Adelkhah est uniquement iranienne.
Un contexte international compliqué
Les relations de l'Iran avec les pays occidentaux se sont tendues récemment en raison des sanctions américaines imposées à Téhéran, accusé de ne pas respecter les termes de l'accord sur le nucléaire iranien. Les pays européens dont la France, qui a dépêché un émissaire sur place, s'emploient vainement à essayer de faire baisser la tension. L'Iran a encore appelé lundi l'UE à prendre des mesures "pratiques, efficaces et responsables" pour sauver l'accord.