Le service des impôts de l'Etat de New York a ouvert mardi une enquête après la publication par le New York Times d'informations selon lesquelles Donald Trump aurait reçu plus de 400 millions de dollars de ses parents, en partie grâce à des manœuvres d'évasion fiscale. Les informations du quotidien ont été démenties par un avocat du président américain et par la porte-parole de la Maison-Blanche.
Déjà millionnaire à huit ans. Selon un article du New York Times publié mardi sur la fortune de Donald Trump, l'ex-magnat de l'immobilier est loin de s'être fait tout seul. Citant des déclarations d'impôts et des documents financiers confidentiels, le quotidien affirme que, depuis son plus jeune âge et jusqu'à aujourd'hui, l'ancien magnat de l'immobilier a bénéficié, comme ses quatre frères et sœurs, de revenus provenant de l'empire immobilier de son père Fred. Le montant total de ces revenus équivaut à quelque 413 millions de dollars d'aujourd'hui (356 millions d'euros), selon le New York Times. D'après le quotidien, Donald Trump a reçu depuis l'âge de trois ans 200.000 dollars par an (173.000 euros), et à huit ans il était déjà millionnaire.
Une société écran pour dissimuler des dons. A la suite de la parution de ces informations, le service des impôts de l'Etat de New York "passe en revue les accusations dans l'article du New York Times et explore avec détermination toutes les pistes d'enquête", a déclaré un de ses porte-parole. Le New York Times affirme qu'une partie de cet argent aurait été perçu grâce à de l'évasion fiscale : le président et ses frères et sœurs auraient ainsi établi une société écran avec pour seul objectif de dissimuler les dons de leurs parents.
Des avoirs immobiliers sous-évalués. Donald Trump aurait également aidé son père à profiter indûment de millions de dollars de déductions fiscales, et à sous-évaluer ses avoirs immobiliers pour réduire les impôts à payer lors de leur transfert à leurs enfants. Les enfants Trump auraient reçu au total "une somme bien supérieure à un milliard de dollars" de leurs parents. Au taux d'imposition de 55% sur les héritages et les dons en vigueur à l'époque, ils auraient pu payer 550 millions de dollars (475 millions d'euros), mais n'ont versé que 52,2 millions (45 millions d'euros), selon le journal.
Le New York Times dit avoir exploité des centaines de déclarations d'impôt de Fred Trump et de ses sociétés pour son enquête. Il n'a cependant pas eu accès aux déclarations d'impôts de Donald Trump lui-même, que ce dernier a toujours refusé de publier.
"Le fisc a approuvé ces transactions", selon la Maison-Blanche. "Il est triste d'assister aux attaques fallacieuses d'un New York Times défaillant", a réagi la porte-parole de la Maison-Blanche, Sarah Sanders. "Il y a plusieurs décennies, le fisc a examiné et approuvé ces transactions", a-t-elle ajouté. Un avocat de Donald Trump, Charles Harder, cité par le journal, a également qualifié de "100% fausses et hautement diffamatoires" les allégations de fraude et d'évasion fiscale avancées par le journal. "Il n'y a pas eu de fraude ou d'évasion fiscale par qui que ce soit", a-t-il dit. L'avocat a assuré que Donald Trump lui-même "n'avait quasiment pas été impliqué dans ces histoires", qui avaient été gérées par d'autres membres de sa famille, aidés par des professionnels.