Des militaires maliens ont pris mardi le contrôle d'une garnison proche de Bamako, suscitant l'inquiétude de Washington et des voisins du Mali quant à un éventuel renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta, déjà confronté depuis deux mois à une contestation sans précédent depuis le coup d'Etat de 2012. Dans la soirée, un chef de la mutinerie a affirmé que le président et le Premier ministre avaient été arrêtés.
"Nous pouvons vous dire que le président et le Premier ministres sont sous notre contrôle. Nous les avons arrêtés chez lui" (au domicile du chef de l'Etat), a déclaré ce militaire ayant requis l'anonymat. "IBK (le président Keïta) et son Premier ministre sont dans un blindé en route pour Kati", le camp militaire de la banlieue de Bamako où la mutinerie a débuté, a affirmé une autre source militaire dans le camp des mutins.
La France "condamne avec la plus grande fermeté"
Plus tôt, le gouvernement malien avait demandé aux militaires de "faire taire les armes", se disant prêt à engager avec eux un "dialogue fraternel afin de lever tous les malentendus". De son côté, la France a indiqué "condamner avec la plus grande fermeté" la "mutinerie" engagée par des militaires maliens dans une garnison proche de Bamako et "réaffirmer avec force son plein attachement à la souveraineté et à la démocratie maliennes", selon une déclaration du ministre des Affaires étrangères publiée mardi.
Paris "partage pleinement la position exprimée par la communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) (...) qui appelle au maintien de l'ordre constitutionnel et exhorte les militaires à regagner sans délai leurs casernes", est-il indiqué dans ce communiqué de Jean-Yves Le Drian.