Le plan actuellement envisagé par Israël à Rafah "risque de provoquer d'énormes dégâts auprès de la population civile sans pour autant résoudre le problème", a estimé le secrétaire d'État sur NBC. "Il restera toujours des milliers de membres armés du Hamas", même avec une intervention à Rafah, a-t-il déclaré. Une intervention israélienne à Rafah risquerait de créer "le chaos", "l'anarchie", et à terme, un retour du Hamas, a-t-il renchéri.
"Obtenir un résultat durable"
"Nous avons vu le Hamas revenir dans les zones qu'Israël a libérées dans le nord, même à Khan Younès", ville en ruines proche de Rafah, a assuré le responsable américain. Les États-Unis ont publiquement menacé de suspendre la livraison de certaines catégories d'armes à Israël, notamment des obus d'artillerie, si Israël lançait une offensive majeure dans la ville surpeuplée de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, à laquelle le président Joe Biden s'oppose.
"Nous leur avons parlé d'une bien meilleure façon d'obtenir un résultat durable", a ajouté Antony Blinken. À la question de savoir si les États-Unis considéraient que davantage de civils avaient été tués à Gaza que de membres du Hamas, le secrétaire d'État a répondu : "Oui", à la chaîne CBS. Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé dimanche un nouveau bilan de 35.034 morts dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.
Le conflit actuel a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque sans précédent contre Israël, faisant plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.